Le 16 juin 1981, le magazine « Féminin Présent » consacrait un dossier aux gros mots et notamment à leur usage par les conducteurs.
À l'arrière d'une voiture, le psychologue Clotaire Rapaille analysait les mots des conducteurs, il était catégorique : « la voiture, c'est une arme de guerre ! » À l'époque, il y avait à près de 500 morts sur les routes chaque weekend et le psychologue analysait l'agressivité au volant ainsi : « Les gens vivent à leur façon une guerre qui fait 13 à 14 000 morts par an. Les gros mots dans la voiture, c'est une façon de dédramatiser la mort qui est toujours à proximité. » D'ailleurs, selon lui, le fait d'appeler les noms d'oiseaux des « gros mots » leur donnait un sens particulier, « Si c'est des gros mots, c'est que ce sont des mots très importants… », concluait-il.
Pour la linguiste Nancy Huston, interrogée dans la même émission, ce comportement agressif était « normal ».
A demi mot les gros mots
1981 - 25:18 - vidéo
La voiture : un lieu de toute puissance
« Parce que la voiture est un lieu de pouvoir et où des choses très inattendues peuvent arriver à n'importe quel moment ».
Le reportage présentait ensuite un conducteur, accompagné de son épouse et de sa fillette, qui insultait copieusement les automobilistes qu'il croisait sur son chemin, au grand dam de son épouse qui voulait épargner les oreilles de sa fillette présente à l'arrière du véhicule.
Selon le baromètre de Vinci Autoroutes, un conducteur sur cinq admet ne pas se reconnaître lorsqu’il est dans sa voiture, où il s’estime plus nerveux.
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