Soixante ans après le putsch des généraux à Alger, une tribune publiée dans "Valeurs actuelles" par plusieurs centaines d’anciens militaires, dont une vingtaine de généraux à la retraite, suscite la polémique. Ils disent alerter sur le "délitement" du pays et appellent à "soutenir les politiques" qui œuvreraient contre cette situation. Ce texte enfreint le devoir de réserve auquel sont tenus les militaires. C'est ce qu'a rappelé la ministre des Armées Florence Parly lundi 26 avril 2021 sur France Info : "Pour ce qui concerne les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, bien entendu, des sanctions sont prévues." Si, au titre de la liberté d'expression, les propos tenus dans une tribune ne tombent pas sous le coup de la loi, les signataires pourraient être soumis au Code de justice militaire qui prévoit des sanctions pénales en cas de manquement à certains devoirs.
Cette affaire résonne avec une autre polémique qui avait défrayé la chronique entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1981 et que nous avons retrouvé dans nos archives. A l'époque, trois jours avant le second tour, le général Alain de Boissieu, grand chancelier de la Légion d'honneur, annonce publiquement sa décision de démissionner en cas de victoire de François Mitterrand. Il déclare refuser de lui remettre le grand collier de l'ordre de la Légion d'honneur le jour de l'investiture s'il est élu. Il refuse d'honorer un homme qui a selon lui "insulté à plusieurs reprises son beau-père", le général de Gaulle. Devant les caméras, le général invoque la clause de conscience et précise : "Je suis grand chancelier. Lors d'une investiture, je ne suis pas spectateur, je suis acteur. En conséquence, je fais juge les Français".
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