L'ACTU.
Des personnalités, dont l'ancien vice-président du groupe scientifique du Giec Jean Jouzel, le philosophe Dominique Bourg ou le journaliste Denis Cheissoux, appellent lundi 24 octobre dans Libération à une limitation de la vitesse à 110 km/h sur autoroute afin d'oeuvrer pour le pouvoir d'achat et contre le réchauffement climatique. Ils proposent ainsi à chaque citoyen de plaider au près de son député pour qu'il se positionne sur ce sujet.
L'ARCHIVE.
Le 29 mai 1979, le 20H d'Antenne 2 diffusait une enquête sur une éventuelle réduction de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes face aux risques de pénurie de pétrole. Tout en assurant que le gouvernement démentait des rumeurs de limitation.
Dans le reportage pourtant, Henri Lévy, le PDG de Elf France, soulignait les possibilités d'économies d'énergie que l'on pourrait toutefois réaliser : «Si une telle décision était prise, le profit pour le pays pourrait atteindre annuellement 300000 m3 ou plus de 100 000 tonnes de carburant. C'est un chiffre considérable. Pour fixer les idées, avec 200 000 tonnes de fioul domestique, donc 200 000 tonnes de pétrole, vous pouvez chauffer quelque chose comme tous les logements d'une ville comme Toulouse ou Bordeaux, 300.000 habitants.»
Le reportage se bornait à démontrer comment cela se passait ailleurs, notamment aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie ou en Allemagne fédérale.
Pour appuyer le propos du démenti de la mesure, le reportage donnait la parole aux gendarmes, pour qui il y aurait là un problème de service à apporter. Les constructeurs aussi seraient touchés, alors que selon eux, la voiture française consommait moins que les étrangères.
Le journaliste, visiblement perplexe, concluait : «En fait, même si elle a été démentie, cette information aura au moins suscité une réaction psychologique. Les autorités craignent que les réserves de fioul lourd ne soient pas reconstituées d'ici au mois de septembre. L'hiver risque d'être froid dans les appartements. Il faut d’ores-et-déjà s'y préparer. Quant aux nouvelles générations de voitures économes, elles ne verront pas le jour avant sept ou huit ans. La solution d'ici là est peut-être de faire peur…»