Depuis 2007, Earth Hour, la plus grande mobilisation citoyenne pour la planète organisée par le WWF demande à plusieurs millions de personnes dans le monde d'éteindre symboliquement leurs lumières et celles de milliers de monuments iconiques à travers le monde pour les plonger dans le noir. Pour sa 15e édition, Earth Hour est dédiée aux forêts afin de sensibiliser l'opinion et les décideurs au problème de la déforestation et de son impact sur la perte de biodiversité. Selon WWF, organisatrice de l'événement : "43 millions d’hectares de forêts ont été perdus entre 2004 et 2017 sur les 24 plus gros “points chauds” de la déforestation mondiale".
Bien-sûr, c'est dans un autre contexte que Roger Gicquel a appelé les Français à éteindre leurs lampes en 1977. Depuis la crise du pétrole de 1974, l'époque était aux économies d'énergie. A la fin de son journal de 20h00, dans le cadre de l'opération "TF1-économie d'énergie ", Roger Gicquel demande aux téléspectateurs d'éteindre, à son signal, toutes les lampes "inutiles" qu'ils laissent habituellement allumées par négligence. Avant de débuter l'expérience, Roger Gicquel appelle son confrère Michel Chevalet qui se trouve au même moment en direct du dispatching central d'EDF. L'objectif est de mesurer en temps réel la consommation d'électricité des Français et d'observer ce qui se passera quand les lampes s'éteindront.
De retour en plateau, le présentateur vedette montre l'exemple et demande à tous de faire de même : "Un, deux, trois ! Éteignons les lumières qui ne sont pas indispensables."
A EDF, Michel Chevalet constate que cet appel a eu un effet immédiat sur la consommation de watts. Un cadran affiche la baisse de consommation, symbolisée par la variation d'une aiguille qui se stabilise à 175 000 kw, "l'équivalent de la consommation de Nice ou Nancy", précise-t-il. Il ajoute que l'équivalent d'une ampoule de 100 watts par foyer représente "l'énergie fournie par une centrale thermique ou 275 000 tonnes de fioul". Pour terminer, le journaliste conseille d'éteindre régulièrement d'autres appareils pour réaliser des économies d'énergie.
Roger Gicquel se prend à rêver que ce geste pourrait inspirer les collectivités, les communes, les entreprises à faire de même. A ses côtés, François de Closets précise qu'il y en aura une illustration avec l'heure d'été. Il ajoute pour conclure que le plan d'économie d'énergie est l'un des objectifs du gouvernement qui, d'ici 1985, voulait "économiser chaque année l'équivalent de 45 millions de tonnes de pétrole : c'est près de la moitié de notre consommation actuelle de pétrole". Un grand plan qui devait passer par une transformation et une modernisation industrielle très coûteuse.
Pour aller plus loin :
20 heures : un geste symbolique pour sauver la planète et sensibiliser au gaspillage. Réalisé à Paris et à Marseille, en écho au sommet du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), ce reportage évoque le geste qui a été réalisé par de nombreux Français : éteindre les lumières pendant cinq minutes. (1er février 2007)
12-13 Edition nationale : Les lumières se sont éteintes pendant 5 minutes. Reportage consacré à cette opération de sensibilisation qui a permis de faire baisser la consommation de 1% dans le pays ce qui correspond à 3 millions de foyers. (2 février 2007)
Info soir : Australie : Opération "Sydney sans Lumière". La ville de Sydney a opté pour l'opération "Nuit sans lumière", elle n'a duré que 60 minutes. Initiée par la WWF pour la 2e année, pour lutter toujours contre le réchauffement de la Planète et réduire les consommations d'énergie. (30 mars 2008)
13 heures : Une heure sans lumière. Reportage sur l'opération "Earth on Earth". Interviews de Serge Orru, directeur général de WWF France, et de Jean Jouzel, prix Nobel de la paix 2007, membre du GIEC sur l'urgence de la prise de conscience du réchauffement climatique. (28 mars 2010)
Florence Dartois