L’Assemblée nationale examine à partir de ce mercredi 29 septembre une proposition de loi déposée par la députée (LRM) de l’Allier Laurence Vanceunebrock qui vise à interdire les « thérapies de conversion », qui prétendent « guérir » l’homosexualité. Cette inscription dans le code pénal aura également comme corollaire une meilleure prise en compte de ce phénomène en France, actuellement mal chiffré. « Aujourd’hui, il est très compliqué pour les victimes de faire reconnaître leur préjudice, et c’est aussi très difficile d’avoir des chiffres, explique la parlementaire dans les pages du Monde. A partir du moment où ce sera un délit spécifique inscrit dans le code pénal, dès qu’une victime ira déposer plainte pour cette raison, cela alimentera la statistique publique. »
Les « thérapies de conversion » sont principalement portées par des courants religieux issus des trois monothéisme. Elles reposent sur le préjugé que l’homosexualité est une « déviance », un « défaut » à « corriger » pour ramener le sujet dans le « droit chemin ». Elles s’inscrivent dans une longue histoire de discrimination de l’homosexualité en Occident, qui remonte au moins au XIXe siècle. L’homosexualité fut ainsi considérée comme une pathologie psychiatrique jusqu’en 1973 aux USA et jusqu’en 1992 en France. Elle avait sa place dans un diagnostic psychiatrique au même titre que la schizophrénie ou la dépression.
Nous avons retrouvé une émission, diffusée le 19 octobre 1970, consacrée à la psychiatrie, au cours de laquelle est abordée la question de l’homosexualité. Ce qui frappe, c’est la façon dont l’homosexualité est considérée comme un « symptôme ». Lors d’une séance de compte-rendu entre le psychiatre et son équipe de soignants, le médecin pose ainsi la question de la « tolérance du symptôme » au sein de la clinique. Tout en montrant une grande bienveillance à l’égard de leurs patients, le psychiatre et ses collègues interrogent la limite à fixer à la manifestation des « symptômes homosexuels » de certains d’entre eux, une interrogation qui montre à quel point l’homosexualité était encore considérée comme problématique.