En 1968, Théodore Monod, scientifique, naturaliste, biologiste, explorateur, érudit et humaniste, imaginait une troisième phase dans l'histoire du rapport entre les hommes et la nature, après la soumission et l'agression, celle de la réconciliation.
« La solution, et bien, la solution serait d’entrer probablement dans une troisième phase, après la soumission et l’agression. Peut-être verra t-on un jour l’humanité entrer dans une troisième phase que j’appellerais alors résolument « la réconciliation », la réconciliation de l’homme avec la nature. Mais alors ceci pose des problèmes qui ne sont plus seulement des problèmes techniques, des problèmes administratifs, des problèmes législatifs. Cela pose des problèmes d’ordre mental, d’ordre psychique, et bien entendu d’ordre moral. Est-ce que l’homme voudra, acceptera, de modifier sa philosophie, de modifier son attitude vis-à-vis de la nature et en particulier des autres êtres vivants. Acceptera t-il de se considérer désormais comme un des éléments de la biosphère, comme on dit maintenant , un des éléments de la nature vivante ? Ou bien est-ce qu’il continuera à se considérer comme le propriétaire de tout ce qui est à la surface du globe avec le droit de vie et de mort, d’abus éventuels sur les ressources de la nature ? »