Robert Kennedy, surnommé « Bob », se trouvait le soir du 6 juin 1968 à Los Angeles, à l’Ambassador’s hotel. En campagne pour l’élection présidentielle, il venait de remporter la primaire démocrate de Californie, et s’apprêtait à revendiquer sa victoire face à la presse.
L'espoir de l'Amérique progressiste s'effondre sous les balles...
A 00h15, alors que le sénateur Kennedy traverse les cuisines de l’hôtel pour se rendre devant les journalistes, un homme fait irruption dans la foule et tire sur lui à plusieurs reprises, à bout portant, à l’aide d’un revolver de petit calibre.
Robert Kennedy s’écroule, touché par trois balles, dont une, tirée à quelques centimètres, est entrée dans son cerveau. Il devait mourir à 1h44 le lendemain, près de 26 heures après son assassinat.
Le tireur est maîtrisé. Il s’agit de Sirhan Sirhan, un Palestinien, opposant à la politique américaine vis-à-vis d’Israël. Depuis son procès en 1969, il purge une peine de prison à vie.
Mais très vite, des doutes surgissent sur les commanditaires de l’assassinat. Si aujourd’hui encore, aucune preuve tangible ne permet de discréditer la version conférant à Sirhan Sirhan la seule responsabilité de l’assassinat, des connaisseurs du dossier ont avancé des questions qui mettent en doute cette thèse.
Ce doute qui subsiste repose en grande partie sur l’état psychologique du tueur, qualifié par des témoins et par sa défense comme étant en état de transe, ou d’hypnose. Certains avancent donc l'idée que le tireur aurait pu être manipulé mentalement. La thèse d’un deuxième tireur est parfois avancée au regard des blessures mortelles reçues par Robert Kennedy. La blessure mortelle aurait été infligée par un tir de dos, alors que Sirhan Sirhan est censé s’être tenu face à Robert Kennedy. Mais la confusion qui règne au cours de l’assassinat n’apporte aucune preuve quant à cette affirmation.
Un débat en 1981 à la télévision française sur la responsabilité éventuelle de la Mafia
En 1981, dans les dossiers de l’écran, un débat opposait l’ancien proche conseiller de Robert Kennedy, Pierre Salinger, à Ronald Goldstock, chargé de la lutte contre le crime organisé, sur l’éventuelle responsabilité de membres de la mafia dans l’assassinat de Robert Kennedy. Les deux hommes s'accordent sur la haine que suscitait Robert Kennedy à la mafia. Mais pour Pierre Salinger, cette haine n'aurait pas suffit à instrumentaliser un meurtre, alors que pour Ronald Goldstrock, cette thèse, si elle ne peut être vérifiée, ne peut non plus être totalement écartée.
Aujourd'hui, l'Histoire retient donc la seule et unique participation de Sirhan Sirhan dans l'assassinat de Robert Kennedy. Il convient aux futurs historiens d'apporter plus de lumière sur un événement tragique de l'histoire récente américaine, et encore discuté pour ses nombreuses zones d'ombre.