Le compositeur grec Mikis Theodorakis est mort ce jeudi 2 septembre à Athènes, à l'âge de 96 ans. Actif depuis les années 1940, aussi bien dans le registre de la musique classique que de la musique populaire, Mikis Theodorakis laisse derrière lui une oeuvre importante qui a façonné la musique moderne de son pays, et l'a popularisée à l'étranger. Une notoriété qui découle du succès international que rencontre le film Zorba le Grec, réalisé par Michael Cacoyannis en 1964, dont il a composé la musique et contribué à chorégraphier (avec Giorgos Provias et Jean Vassilis) une nouvelle danse, le "sirtaki". Inconnu jusqu'alors des Grecs, le « sirtaki » est imaginé sur un assemblage de différentes danses grecques à pas lents, dont le mouvement des danseurs est principalement latéral. La scène finale du film, qui présente les acteurs Anthony Quinn et Alan Bates danser sur une plage crétoise au son du fameux sirtaki, va faire le tour du monde et susciter un nombre important de reprises.
Deux hommes dansent le sirtaki dans une taverne grecque. Scène issue du téléfilm Les diamants de Palinos, (ORTF, 1964). Crédit : INA
Deux hommes dansent le sirtaki dans une taverne grecque. Scène issue du téléfilm Les diamants de Palinos, (ORTF, 1964). Crédit : INA
En France, la plus célèbre d'entre elles sera celle de Dalida, qui la chantera et dansera à plusieurs reprises à la télévision. Sa première interprétation, le 31 octobre 1965, a lieu sur le plateau de l'émission « Télé dimanche ». La chanson, intitulée La danse de Zorba, avait été écrite par Françoise Dorin sur la musique de Mikis Theodorakis. Par la suite, ce titre allait être également interprété par la chanteuse grecque Melina Mercouri, en exil à Paris au début des années 1970, sur le plateau de l'émission « Aujourd'hui Madame », le 4 mars 1972.
Exil politique
Tout comme sa compatriote, Mikis Theodorakis allait lui aussi fuir la dictature des Colonels (1967-1974), ces militaires qui prenaient le pouvoir à Athènes au nom de la lutte anticommuniste et étouffaient le pays sous un régime liberticide et réactionnaire. Assigné à résidence par les Colonels, puis emprisonné, Theodorakis allait bénéficier d'une campagne internationale pour sa libération, et rejoindre Paris, avec l'aide du journaliste Jean-Jacques Servan-Schreiber, en avril 1970.
Ces années 1960 et 1970, marquées par son engagement musical au service de son pays, auront profondément marqué la culture grecque, et l'image que les étrangers portent toujours sur le pays.