Le biologiste français François Gros est mort vendredi 18 février à l'âge de 96 ans. C'est dans les années 1950 qu'il débute une brillante carrière scientifique, contribuant à la naissance de la biologie moléculaire.
Entré à l'institut Pasteur au lendemain de la guerre, François Gros y a notamment côtoyé par la suite Jacques Monod, prix Nobel de médecine en 1965. C'est ce dernier, selon France Bleu, qui lui recommande de partir aux Etats-Unis, où il parvient en 1960 « à mettre pour la première fois en évidence l'ARN messager dans le laboratoire de Jim Watson à Harvard. Au même moment sur la côte ouest américaine, trois autres chercheurs, dont le biologiste français François Jacob, font la même découverte. »
Directeur général de l'institut Pasteur (1976-1981), puis conseiller scientifique à Matignon, il a été mis en examen en 1994 dans l'affaire du sang contaminé, qui s'est soldée neuf ans plus tard par un non-lieu. Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, qu'il avait rejoint en 1979, de 1991 à 2001, il a occupé également jusqu'en 1996 la chaire de biochimie cellulaire au Collège de France.
Dans les archives de l'INA, on retrouve François Gros dès 1964. L'émission « Visa pour l'avenir » filme le scientifique dans son laboratoire reproduisant les principales étapes qui lui ont permis de mettre en évidence l'ARN messager (dans l'archive appelé RNA) depuis l'ADN. Le reportage donne ensuite la parole à Jacques Monod, qui fait le point sur les avancées scientifiques en matière d'hérédité.
Les travaux de François Gros ont ouvert la voie, près de 60 ans plus tard, à l'utilisation de la technologie de l'ARN messager dans les principaux vaccins utilisés contre le Covid-19.
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