Au sortir de la guerre, l'Italie est divisée comme jamais. La monarchie, qui est la forme de l'Etat depuis l'unification du pays en 1861 sous l'égide la maison de Savoie, une famille qui régnait depuis des siècles sur le nord-ouest de l'Italie, s'est compromise avec Mussolini.
Pour stabiliser les institutions du pays, sur fond de commencement de guerre froide et avec des tensions très fortes entre pro soviétiques et pro américains, un référendum sur les institutions est fixé au 2 juin 1946. Les Italiens - et les Italiennes, qui votent ce jour-là pour la première fois - choisissent à 54% la République. La division des Italiens est aussi géographique. Alors que le Nord plébiscite largement la République, le Sud reste fidèle à la monarchie.
Les élections concomitantes à l'Assemblée constituante donnent un léger avantage aux forces de gauche (les socialistes obtiennent 20,7 % des suffrages exprimés et les communistes 18,7 %), mais leurs divisions profite à la Démocratie chrétienne, qui, avec 37,2%, sort grand gagnante du scrutin.
Le parti d'Alcide de Gasperi s'affirme au milieu du jeu politique, entre des partis de gauche jugés par bon nombre d'Italiens comme trop radicaux, et les partis de la droite monarchiste, définitivement discrédités. La Démocratie chrétienne sera dès lors le parti majeur et sans discontinuité au pouvoir jusqu'en 1994, année de sa dissolution après le renouvellement nécessaire de la démocratie italienne et le discrédit jeté par l'opération "Mains propres".
Pour aller plus loin :
La fête nationale italienne : un sujet du journal des Alpes du 2 juin 1994.
Les 60 ans de la République italienne : un sujet de Midi Pile Alpes diffusé le 2 juin 2006.
Chroniques italiennes, le droit de vote des femmes : un sujet du 19/20 journal des Alpes diffusé le 10 juin 2006.
Sur le même sujet