Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d'Algériens défient, à l'appel du Front de libération nationale (FLN), le couvre-feu qui leur a été imposé dans la capitale. Le préfet d'alors s'appelle Maurice Papon. Depuis septembre, la situation est déjà tendue. Mais ce jour-là d'octobre, la situation dégénère et des manifestants sont tués par balle, à coups de pioche ou de crosse de fusil, et jetés dans la Seine par les forces de l'ordre.
La vidéo en tête de cet article revient sur les faits.
Une autre vidéo, ci-dessous, traite du même angle :
Historique de cette journée
2001 - 02:03 - vidéo
De longues années, la situation sera tue ou méconnue. Des versions divergentes seront rapportées. L'historien Jean-Luc Einaudi fut l’un des premiers à mettre fin au silence, avec son livre publié en 1991 : La Bataille de Paris : 17 octobre 1961 (Le Seuil). On le retrouve dans l'archive ci-dessous assurant que les policiers qui ont commis les actes du 17 octobre l'ont fait en toute impunité :
Dossier historique / rafle du 17 octobre 1961
2001 - 03:41 - vidéo
Dans cette archive, Jean-Luc Einaudi témoigne.
C'est lui donc, Jean-Luc Einaudi, qui avancera le chiffre d’au moins 200 morts quand le bilan officiel n’en évoquait que trois. Maurice Papon lui intentera un procès qu'il perdra.
En 2012, le président François Hollande a reconnu la "tragédie" qu'a constitué la répression "sanglante" de la manifestation du 17 octobre 1961. Il avait envoyé ce communiqué à l'AFP : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. »
Emmanuel Macron s'est rendu samedi 16 octobre 2021 sur le pont de Bezons à Colombes (Hauts-de-Seine), là où des manifestants, en chemin pour Paris, furent jetés dans la Seine ou tués. C'est la première fois qu'un chef d’Etat français a commémoré le massacre. Il n'y a pas eu de discours du Président mais un texte a été publié dans lequel il a reconnu des faits, qualifiés "d'inexcusables". "La reconnaissance est plus importante que les excuses", avait assuré l'Elysée.
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