Une "charte des principes" de l'Islam de France a été approuvée ce dimanche par le CFCM (Conseil français du culte musulman). Ses représentants étaient reçus ce lundi par Emmanuel Macron.
Ce type de texte n'est pas une première. En 1995, une telle charte avait été déjà adoptée et solennellement remise à Charles Pasqua, à l'époque ministre de l'Intérieur et des cultes. Elle officialisait la création d'un conseil représentatif des Musulmans de France en remplacement du CORIF (conseil de réflexion sur l'avenir de l'Islam en France) mis en place par le socialiste Pierre Joxe en 1990.
La nouveauté de 1995, c'est que la communauté musulmane désignerait elle-même ses représentants. Mais les deux grandes fédérations islamiques de France n'avaient pas signées la charte. En opposition d'abord avec Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, jugé trop proche de l'Algérie et désigné par Charles Pasqua comme son unique interlocuteur.
L'UOIF, "très influente auprès des jeunes (…) elle affirme n'avoir pas été consultée pour la charte et dénonce une manœuvre politicienne", précise alors le commentaire, avant de poursuivre, "la FNMF (Fédération Nationale des Musulmans de France) est la deuxième grande absente de cette charte, qu'elle juge être une mascarade".
D'ailleurs, devant les caméras, son représentant, Mohamed Béchari affirme, "on a connu ça avec la gauche, quand on a voulu imposer le CORIF et c'est tombé à l'eau, alors un représentant d'une couleur politique ne va pas durer longtemps". Il sous-entend par cette boutade le décrié Dalil Boubakeur.
La "charte des principes" de l'islam de France signée le 17 janvier 2021 avait été réclamée par le président Macron dans le cadre de son offensive contre "le séparatisme islamiste".
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