LA REVUE DES MÉDIAS - Alors qu'Emmanuel Macron est à Kigali, retour sur la médiatisation du génocide rwandais dans les médias français, entre "trou noir de l'information" et couverture intense de l'opération Turquoise.
Emmanuel Macron est au Rwanda jeudi 27 mai pour une visite hautement symbolique, destinée à finaliser la réconciliation entre les deux pays après plus de 25 ans de tensions diplomatiques liées au rôle joué par la France dans le génocide des Tutsi de 1994. Le chef d'Etat a prononcé un discours au Mémorial du génocide, où reposent les restes de 250.000 des plus de 800.000 victimes de l'un des drames les plus meurtriers du XXe siècle. "Je viens reconnaître nos responsabilités", a déclaré Emmanuel Macron tout en estimant que la France "n'a pas été complice".
A cette occasion, nous vous proposons de lire l'article publié sur notre site La revue des médias dans lequel le maître de conférences en histoire contemporaine François Robinet analyse la couverture médiatique française du génocide.
Des confusions initiales à la mobilisation journalistique exceptionnelle lors de l’opération Turquoise, cette couverture par les médias français n'a pas été linéaire. Si la pression médiatique a conduit le gouvernement à l’intervention militaro-humanitaire, celle-ci lui a aussi permis de contrer les critiques à son égard.
Par exemple, c'est le 16 mai 1994 qu'un reponsable de MSF a dénoncé parmi les premiers à la télévision des massacres en cours au Rwanda. C'était lors du 20h de TF1. Avec la légitimité de celui qui revient du terrain - il fait fonctionner un hôpital de campagne à Kigali à partir du 13 avril - Jean-Hervé Bradol explique à quel point "les responsabilités de la France sont particulièrement écrasantes" car "les gens […] qui mettent en œuvre cette politique planifiée, systématique d’extermination sont financés, entraînés et armés par la France." Cette prise de parole publique soulève la question des liens qui existent entre l’engagement politique de la France, la médiatisation du génocide et les enjeux d’opinion publique.
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