3 millions de disques vinyles ont été vendus en 2017 contre "seulement" 745 000 en 2013 selon un rapport du syndicat national de l'édition phonographique (SNEP). Un chiffre en augmentation de 300 %. Les nostalgiques du 33 tours ne sont pas les seuls acheteurs car le format séduit aussi les plus jeunes. Sur 100 acheteurs, 33 avaient moins de 30 ans selon la SNEP. "Il y en a beaucoup plus qu'avant sur la tranche 25-30 ans. Ce sont souvent des jeunes qui s'équipent d'une platine, pour les nouveaux clients, qui achètent leurs premiers vinyles, ou en qui en offrent à leurs amis", observe Alan Briand, vendeur à Bigwax Records à Paris. En 2018, 155 000 platines avaient aussi été vendues, un chiffre en progression de 60 % comparé à 2016.
Pourtant, au début des années 1990, le vinyle n'avait plus la côte auprès des acheteurs, préférant acheter des CD au format plus petit mais au prix plus cher. Dans ce reportage d'Antenne 2, les compacts disques débordent des rayons d'un grand centre commercial à La Défense, au grand désarroi du vinyle. Cette même année, selon le journaliste de l'époque, seuls 20% des foyers français sont équipés de platines à vinyles.
Hervé Fromentin, chef de secteur Auchan à la Défense, revenait sur cette disparition progressive du vinyle : "Aujourd'hui, nous gardons le créneau 45 tours qui fonctionne toujours bien. Maintenant, le 33 tours n'est plus travaillé uniquement en opération promotionnelle." Un constat partagé par Patrice Fichet, vice-président du syndicat national de l'édition phonographique : "La plupart des grandes surfaces ne viennent plus se réapprovisionner en vinyles. Il n'y a plus de mise à disposition au public de disques noirs."
Malgré un format plus petit, le compact disque, lancé par Sony et Philips en 1982, ne faisait pas que des émules en 1990. Certains le trouvaient "trop cher" tandis que d'autres trouvaient sa "pochette et son emballage horribles".
Jérémie Gapin