Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces, montée des océans, le dernier rapport du GIEC est catégorique : les conditions de vie sur terre vont drastiquement changer, et ce, avant 2050. Un avertissement lancé depuis bien longtemps. Dans les années 90, des scientifiques tiraient déjà la sonnette d'alarme.
Le rapport du Groupe des experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) paru le 9 août 2021 est glaçant. Quel que soit désormais le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement climatique vont s’accélérer. Des transformations radicales visibles bien avant 2050, dans moins de trente ans, et constituant une menace pour la survie de l'humanité. Le 25 janvier 1990, le JT de 13h00 de La Cinq posait cette question : La fin du monde est-elle proche ? L'empoisonnement de la planète est-il une menace sérieuse ? L'homme n'est-il pas le pire ennemi de lui-même ? Des scientifiques répondaient aux questions d'Alain Cirou et leurs projections étaient déjà alarmantes.
« A ce rythme, dans 50 ans, il n’y aura plus de forêts. ». L'avertissement vient du botaniste Jean-Marie Pelt. Dans le même sujet diffusé en 1990, le journaliste Alain Cirou donnait clairement le ton : « A la psychose de l’holocauste nucléaire des années 80, succède l’empoisonnement de la planète. L’eau, la terre, l’air sont contaminés par l’activité industrielle. Une menace qui n’a rien de mythique. »
De son côté, Jean-Marie Pelt ne cachait pas son inquiétude quant à l’impact de l’être humain sur la nature : « On sait que le soleil s’éteindra dans 4,5 milliards d’années. Même dans 3,5 milliards d’années, on ne pourra plus survivre. […] Mais elle peut s’arrêter beaucoup plus tôt si nous faisons beaucoup de bêtises. [...] Le degré de la menace est sérieuse puisqu’en 50 ans, on a détruit la moitié des grandes forêts du monde. A ce rythme, dans 50 ans, il n’y aura plus de forêts. On a par conséquent détruit la couverture végétale de la planète et sans plante, il n’y a pas d’homme, ça tout le monde le sait. Il y a la menace chimique aussi, la menace radioactive… Collectivement, ça fait un ensemble de menaces lié au développement de la société industrielle qui sont telles qu’il faut changer la société industrielle. »
Nicolas Skrotzky, écrivain scientifique, était quant à lui beaucoup plus catégorique : « Je pense que la fin du monde, elle viendra par l’homme lui-même. »
Le projet de rapport du GIEC navigue entre un ton apocalyptique et des notes d'espoir qui ne se concrétiseront que si l'humanité, consciente du péril, prend des mesures immédiates et drastiques. Le rapport d’évaluation complet (4000 pages), sera lui bien plus alarmiste que celui de 2014. Son objectif est d'éclairer les décisions politiques. Il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 Etats membres.
Jérémie Gapin-Florence Dartois
Pour aller plus loin :
1970 : l'homme contre la nature, par le professeur André Leroi-Gourhan