26 juin 1978, château de Versailles : "Il était 2 heures 5 ce matin lorsque l'explosion a eu lieu dans cette aile du midi du château. Sous la violence de l'explosion, une partie du plancher de la salle des Batailles s'est effondrée."
L'attentat survient alors que le Front de libération de la Bretagne profite d'un regain d'activité. La mouvance décide alors de s'attaquer à des biens culturels après la mise en place d'une charte culturelle bretonne dont les avancées sont jugées insuffisantes.
Une dizaine de salles sont endommagées dont la célèbre salle des Batailles. Des Croisades à Napoléon 1er, toutes les périodes de l'histoire de France sont évoquées dans cette aile du château. L'oeuvre la plus touchée est "La première distribution des Croix de la Légion d'Honneur" par Jean-Baptiste Debret. Dans ce reportage de France Régions 3 Paris diffusé en 1978, Gérald Van Der Kemp, conservateur en chef du château de Versailles ne cache pas sa colère : "Sept ou huit toiles très grandes ont été très abîmées. Mon sentiment, c'est un sentiment de scandale. Il est scandaleux de s'attaquer à des œuvres appartenant à l'Etat, à vous, à moi". Jean Dumont, architecte en chef, est du même avis : "Je partage le même avis que Monsieur Van Der Kemp sur la stupidité d'un geste pareil". Plusieurs salles avaient été restaurées quelques jours auparavant et inaugurées par le Président de la République Valéry Giscard d'Estaing. Les coûts sont estimés à 5 millions de francs.
Deux hommes convaincus d'avoir participé à l'attentat du château de Versailles ont donc été arrêtés : Lionel Chenevière et Padrig Montauzier.
Les deux membres du FLD sont condamnés à 15 ans de réclusion criminelle mais sont finalement amnistiés en 1981 après l’élection de François Mitterrand.