En 1975, des milliers de spectateurs enthousiastes assistaient à cette épreuve, manifestant leur amour de la moto, symbole de liberté, de modernité, et de bon temps... et ils étaient prêts à tout les sacrifices pour assouvir leur passion.
Du côté des filles, on assume la liberté procurée par l'engin : "J'ai une moto parce que je suis très indépendante. Et puis habillée comme ça, on n'a plus de sexe". Du côté des garçons, on fanfaronne : "La moto, ça passe avant les filles... et c'est moins embêtant !"
Ils ont tous moins de vingt ans et passeront vingt-quatre heures sur le circuit. Et la nuit venue, l'ambiance est toujours bonne enfant. Autour du feu de camp, on chante. Plus loin, au bord de la piste, un passionné à l'accent méridional enregistre le bruit des motos qui passent pour "les réécouter plus tard..." Il les reconnait rien qu'au son du moteur : "Là, c'est une "Kawa" 4 cylindres, une Yamaha..."
La soirée se poursuit avec un concert de Daniel Guichard... "On aime bien le Bol d'Or, on aime bien Daniel Guichard. Ça se complète. [la course] On va y retourner."
Alain Genoud, vainqueur de l'année précédente évoque les difficultés de piloter la nuit : "Il faut être très prudent mais avec une machine qui marche très bien et un bon éclairage, ça ne pose pas de problème."
Son binôme Georges Godier, en tête au classement, confirme : "On se détend mais on ne peut pas dormir. On a tout le temps l'esprit occupé. Et les relais sont très courts. On se prépare à l'avance pour vingt-quatre heures sans dormir. Moi j'ai tendance à souffrir un peu du cou et la tête qui part en arrière et mon poignet qui me fait un petit peu mal. Je me le suis fracturé il y a trois mois... mais sinon ça va bien."
Comme l'année précédente, le binôme Genoud-Godier allait à nouveau remporter la compétition.
Pour aller plus loin
Le Bol d'Or remporté par Alain Genoud et Georges Godier. (JT 13h00, 23 septembre 1974)
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