La réalisatrice Marion Sarraut est morte le 12 juillet, à l'âge de 82 ans. Née en Indochine française en 1938, petite-fille d'Albert Sarraut, ministre et président du Conseil dans l’entre-deux-guerres, Marion Sarraut entreprend des cours d'art dramatique et joue quelques petits rôles pour la caméra de François Truffaut, Jean Luc Godard et Éric Rohmer, auteurs qu'elle suivra un moment dans l'aventure des Cahiers du cinéma.
Mais très vite « le trac de la comédienne » la pousse à se réorienter, « tout à fait par hasard » vers le métier de scripte, qu'elle va exercer pour la télévision pendant 8 ans, avant de devenir réalisatrice, au début des années 1970, à la demande du couple de producteurs Maritie et Gilbert Carpentier.
Ces stars de la télévision produisent alors les plus beaux shows du petit écran avec leurs émissions du samedi soir, notamment "Numéro Un" (1975-1982) sur TF1. Sur ces plateaux hauts en couleurs où brillent stras et paillettes se succèdent chansons, sketchs et numéros, interprétés par les plus grandes stars de l'époque.
Une femme engagée
Marion Sarraut, qui réalisera 150 épisodes de "Numéro Un", confiait, dans une interview réalisée en 1973, à quel point le métier de réalisateur était exigeant, stressant et passionnant : « Le direct c'est un rapide lancer à 1000 à l'heure sur des rails, il ne faut pas se tromper d'aiguillages, c'est une grande angoisse. Il faut avoir l'oeil à tout, paré à tous les imprévus, avoir sa tête à soi pendant une heure, tout contrôler, et c'est ça qui est fantastique ».
Parallèlement à ces émissions de variété qui vont marquer toute une génération de téléspectateurs, Marion Sarraut va également laisser une forte empreinte dans la télévision de jeunesse, réalisant notamment "L'île aux enfants" et "Les visiteurs du mercredi".
Très impliquée dans la défense des droits des femmes, elle était membre du collectif 50/50, qui s'attache à promouvoir l'égalité des hommes et des femmes et la diversité dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. Mais en tant que réalisatrice, avec cette équipe qui la suivait toujours et sur laquelle elle disait compter et apprécier le travail, Marion Sarraut ne déplorait en 1973 aucune misogynie à son encontre.