Malgré la mise en places de différents programmes d'ouverture du recrutement des grandes écoles vers les milieux les plus défavorisés, à partir de 2005, les résultats apparaissent décevants, selon l'étude d'un laboratoire de l'Ecole d'économie de Paris.
La question du recrutement de ces grandes écoles revient donc sur le devant de la scène, ces établissements prestigieux étant souvent critiqués pour ne pas représenter la variété de la société française. Un reportage, en 1971, interrogeait déjà l'avis d'étudiants et d'un professeur de Sciences Po sur cette « réputation » d'élitisme.
Un étudiant commençait par admettre que « Sciences Po est en majorité bourgeois », mais que cela n'était que le « reflet de l'université en général. »
Un autre jeune homme trouvait carrément l'endroit « très ennuyeux, très surfait, très artificiel ». A la question du journaliste lui demandant pourquoi il avait choisi ces études, il répondait : « Et bien je me le demande ! J'y croyais après mai 68, je croyais qu'on y recevait une formation politique, spécialisée, et en fait c'est l'endroit où l'enseignement est le plus dépolitisé, [...] et où l'idéologie dominante est le mieux transmise. »
Face à cette critique en règle de l'institution par l'un de ses étudiants, un professeur tempérait ce tableau élitiste en mettant en avant le travail important réalisé au sein de l'école, assurant « que l'étudiant de Sciences Po travaille énormément, en particulier dans la question économique, de statistique, d'informatique, il est au goût du jour. »
Enfin, il se voulait optimiste : « Quant au problème de l'origine sociale de l'élève de Sciences Po, bien sur il faut l'avouer la majorité sortent de la bourgeoisie, mais il y a près de 25% de boursiers si je ne me trompe, et un effort considérable dans ce domaine est fait ».