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La grande rétrospective Jean Eustache

La grande rétrospective Jean Eustache

Après «La maman et la putain», tous les films de Jean Eustache restaurés en version 4K ressortent à partir du 7 juin. Une grande rétrospective consacrée au réalisateur de Nouvelle Vague à laquelle l’INA a œuvré avec Les Films du losange et le CNC.

Par l'INA - Publié le 07.06.2023
 

Fort de ses archives et de ses techniques de numérisation, l’INA soutient la mémoire cinématographique en s’engageant dans la grande rétrospective consacrée au réalisateur Jean Eustache et initiée par Les Films du losange et le CNC.

Ainsi, une version de Numéro zéro issue des archives tv de l’Institut a été utilisée pour la restauration en 4K. Un long-métrage très personnel dans lequel le réalisateur qui s'est suicidé à l'âge de 42 ans en 1981 filme sa grand-mère Odette Robert.

Il y a également 2 courts-métrages dans cette rétrospective : Offre d’emploi qui dénonce les absurdités du monde du travail, et Le jardin des délices de Jérôme Bosch qui scrute les détails de l’œuvre du peintre flamand. Enfin, il est également proposé La rosière de Pessac 79, le deuxième volet du diptyque consacré à la cérémonie qui célèbre les jeunes femmes dans la ville natale girondine du réalisateur.

Au total pour cette grande rétrospective Jean Eustache, ce sont 12 films à voir ou à revoir dans les salles obscures.

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La sélection madelen : Jean Eustache, le doux dynamiteur

Plus de 40 ans après sa mort, Jean Eustache reste un continent à explorer, au-delà des étoiles bien connues (Mes petites amoureuses, ou le scandaleux La maman et la putain) de retour cette semaine dans les salles après des décennies de purgatoire ! En 1980, le cinéaste a filmé sa grand-mère Odette, dont le verbe haut permet de retracer une existence désabusée, racontée entre deux lampées de whisky : une jeunesse malheureuse, un mariage précoce à 16 ans avec un mari cavaleur, la mort tragique de ses enfants… Une pièce maîtresse et méconnue de notre collection Grands mères, où ont aussi brillé Coline Serreau et Chantal Akerman (on ne saurait trop vous recommander d’y passer votre week-end)… Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch poursuit lui l’esprit voyeuriste d’Une sale histoire : au cours d’une soirée entre amis là encore arrosée, le psychanalyste Jean-Noël Picq livre son analyse toute personnelle de l’oeuvre du peintre flamand, créateur de monstres et de visions infernales, la parole servant d’abord à dire (et à délirer) ce que l’art se plaît à dissimuler… Offre d’emploi, ultime film du cinéaste, dissèque quant à lui les étapes de recrutement successives d’un homme à la recherche d’un job, des méthodes aussi arbitraires qu’expéditives, pour une comédie noire portée notamment par un inquiétant Jean Douchet. Pas l’œuvre la plus facile d’accès du réalisateur, mais assurément l’une des plus étranges…