La voix de Gustave Eiffel, la plus ancienne archive INA

Nous sommes le 19 mars 1948. En direct à la radio, le journaliste Jean Thévenot révèle aux auditeurs des enregistrements privés effectués par Gustave Eiffel. Ce dernier avait reçu un phonographe des mains de Thomas Edison en 1889, "l’un des seuls spécimens existant sur le continent européen". Cet objet était devenu un jeu à enregistrer sa voix et celles de son entourage. Jean Thévenot propose ici l'écoute de ces documents sonores du 4 février 1891 dans lequel on entend le père de la Tour Eiffel, une sorte d’autographe vocal gravé sur cylindre. Ces enregistrements Eiffel sont les plus anciens documents sonores français conservés. Et comme le dit Jean Thévenot en introduction de ce document, "on arrive à peu près à reconnaître les voix que les cylindres ont enregistrées (...)".

Le journaliste le précise, Eiffel et les siens jouaient au phonographe, c'est-à-dire qu'ils confiaient leurs pensées à l'objet. "Ils s'adressaient au phonographe, en le tutoyant, en lui disant "tu vas garder notre voix", explique-t-il.

"Tu vas à avoir à répéter les paroles de charmantes personnes. Et surtout tu leurs diras bien que nous comptons sur elles le 9 février pour prendre une tasse de thé, et qu'elles auraient tout à fait tort d'y manquer. Tu répèteras bien cela, n'est-ce pas ? »

Gustave Eiffel, s'adressant au phonographe

En compagnie d’invités, Gustave Eiffel invite son phonographe à répéter la voix de ses amis. "D'autant plus que les paroles enregistrées, nous servirons de souvenirs pour la soirée d'aujourd'hui... Je suis bien enchanté d'être entouré de si bons amis ce soir (...) Je n'oublierai jamais la soirée du 4 février 1891".

Sur ce document sonore, on entend également sa fille ainée, Claire Salles, Franck Chauveau, député et sénateur ainsi que Georges Bergé, député et président des arts décoratifs.