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Le documentaire «Jacques Rozier : d’une vague à l’autre» sélectionné à Cannes

Le documentaire «Jacques Rozier : d’une vague à l’autre» sélectionné à Cannes

Le documentaire «Jacques Rozier : d’une vague à l’autre» d’Emmanuel Barnault est sélectionné au Festival de Cannes 2024 dans la catégorie «Cannes Classics». Cette production déléguée INA, en coproduction avec mk2 Films et la participation de Ciné+, revient sur la carrière singulière du cinéaste, qui a profondément marqué l’histoire de la Nouvelle vague.

 

Par l'INA - Publié le 06.05.2024
 

Jacques Rozier fait ses armes à l’ORTF à la fin des années 50 où il travaille comme assistant pour des fictions réalisées en direct. De là va naitre un goût pour la spontanéité et la liberté qui vont devenir le fil rouge de sa carrière de réalisateur. Dès 1962, il signe son premier long métrage, Adieu Philippine, qui narre l’escapade d’un garçon avant son départ pour le service militaire. Amoureux du cinéma théâtral de Marcel Pagnol, Jacques Rozier tourne avec plusieurs caméras pour laisser les interprètes s’imprégner de leurs personnages, éviter les ellipses et créer une « improvisation contrôlée ». Le style Rozier est né. Un an plus tard, le cinéaste participe au tournage du film Le Mépris, de son ami de Jean-Luc Godard. Il tire de cette expérience deux courts-métrages : Paparazzi, sur les rapports entre Brigitte Bardot et les photographes de presse people italiens, et Le Parti des choses, une étude de la méthode Jean-Luc Godard.

Dans le cinéma de Jacques Rozier, ceux qui fabriquent l’aventure doivent également la vivre. Aussi, le réalisateur n’hésite-t-il pas à impliquer ses équipes lorsqu’il part se perdre dans les montagnes corses seulement accessibles à dos de mule pour Adieu Philippine ou lorsque qu’il s’égare dans la jungle pour les Naufragés de l’Île de la Tortue, son troisième film, sorti en 1974, avec Pierre Richard et Jacques Villeret.

« Ce qui est extraordinaire chez Rozier c’est qu’il ne vous demande pas de jouer, il vous demande d’être. » - Pierre Richard

Le réalisateur compare d’ailleurs le cinéma à l’art de la navigation ou à la cuisine : sur le plateau, il faut s’adapter. Un attachement pour l’expérimentation que l’on retrouve dans les programmes télévisés de Jean-Michel Averty («Les raisins verts»), que Rozier admire, et qu’il explore lui-même dans l’émission «Ni figue, ni raisin» ou dans Nono Nenesse, un projet inachevé tourné en vidéo qui plonge Bernard Ménez et Jacques Villeret dans la peau de bébés en couche culottes.

Avec seulement quatre films en 25 ans, Jacques Rozier se fait rare. Celui qui se définit volontiers comme paresseux est en réalité un travailleur acharné :

Jacques Rozier en 1979 sur le tournage de son court métrage «Marketing mix». Crédits : Laszlo Ruszka.

Jacques Rozier en 1979 sur le tournage de son court métrage «Marketing mix». Crédits : Laszlo Ruszka.

« Le cinéma c’est comme un bateau. Quand on tourne, on est sur le bateau, quand on ne tourne pas, on est sur l’annexe. Si vous aller d’un bateau à un autre, vous mettez beaucoup plus de temps car vous êtes obligé de ramer. » - Jacques Rozier

Décédé le 2 juin 2023 à l’âge de 96 ans, Jacques Rozier laisse derrière lui une filmographie courte qui a profondément marqué l’histoire du cinéma. Adoubé par Jean-Luc Godard et François Truffaut, le réalisateur à la carrière hors-norme s’est démarqué par un cinéma singulier, à la fois fantaisiste et authentique, caractérisé par une liberté totale.

Jacques Rozier : d’une vague à l’autre
Un film d'Emmanuel Barnault
Production déléguée : INA, en coproduction aveu mk2 Films, avec la participation de Ciné+.

À voir au Festival de Cannes 2024 dans la sélection «Cannes Classics»

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