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Vincent Humbert, à l'origine de la loi Leonetti sur la fin de vie

Vincent Humbert, à l'origine de la loi Leonetti sur la fin de vie

Dans une interview à «La Croix» et «Libération» le 11 mars, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie pour avril. Faudra-t-il faire évoluer la loi Leonetti ? Une loi née avec le cas de Vincent Humbert.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.03.2023 - Mis à jour le 11.03.2024
 

Le cas de Vincent Humbert, ce jeune pompier de 21 ans accidenté de la route, a ému toute la France. Tétraplégique, aveugle et muet, il ne pouvait communiquer qu'avec un pouce, mais il avait encore toutes ses facultés intellectuelles. Réclamant le droit de mourir, il avait écrit au président de la République, Jacques Chirac. C'est ce qu'annonçait le JT de 20 heures du 25 septembre 2003 : « Condamné à passer sa vie dans une chambre comme celle-ci. En décembre dernier, il adresse une lettre à Jacques Chirac, vous avez le droit de grâce, je vous demande le droit de mourir. »

Une demande restée vaine puisque l’euthanasie était interdite en France. Face à l'impasse juridique, depuis son lit d’hôpital, Vincent Humbert souhaitait médiatiser son cas en publiant un livre dans lequel il prévenait que lui et sa mère étaient prêts à passer à l’acte, terminant par ces mots : « ne la jugez pas, ce qu’elle aura fait pour moi est certainement la plus belle preuve d’amour au monde. »

De la mort médiatique à la loi

Le 24 septembre 2003, les JT annonçaient que Marie Humbert avait tenté « d’aider son fils à mourir », à l’aide de barbituriques. Désormais plongé dans le coma, le jeune homme était maintenu en vie artificiellement, contre sa volonté. C'est finalement le corps médical qui décida de l'aider à partir, par l'intermédiaire de son médecin, le docteur Chaussoy, comme l'expliquait le journaliste dans le Soir 3 du 30 septembre 2003 : « ce sont bien les médecins qui sont responsables de la mort de Vincent Humbert. C’est moi qui ai donné la mort à Vincent et non sa mère, a déclaré le docteur Chaussoy, chef du service de réanimation. Dans une interview à La Voix du Nord, il va encore plus loin, il parle d’une euthanasie menée médicalement. » Par la suite, Marie Humbert et le Docteur Chaussoy furent tous deux poursuivis par la justice, avant d’obtenir un non-lieu.

Le cas de Vincent Humbert a ému la France et placé l’euthanasie au cœur des débats, faisant évoluer la loi. Le 13 avril 2005, les sénateurs adoptaient la proposition de loi sur la fin de vie défendue par Jean Leonetti. Elle instaurait un droit au « laisser mourir » : « Certes, on ne légalisera pas l’euthanasie, mais selon les recommandations de l’initiateur du texte voté, Jean Leonetti, on laissera mourir ceux qui le demandent expressément », commentait le journaliste du Soir 3.

Vincent Humbert voulait une loi qui porte son nom et qui autorise l’euthanasie. L’histoire n’est pas allée jusque-là. Mais le cas Vincent Humbert a permis une avancée, la loi Leonetti.

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