C'est le retour du sandwich à bord des trains : suspendue depuis le 3 janvier en raison du protocole sanitaire, la restauration dans les TGV Inoui et Intercités reprend ce 16 février. L'occasion de sonder les archives de l'INA sur la restauration d'antan sur les lignes de chemin de fer.
Très décriée, la restauration dans le train a le plus souvent mauvaise presse au fil des ans. Le 25 juin 1975, le reportage placé en tête d'article et diffusé dans le journal de 20h sur TF1, propose une explication à cette réputation sulfureuse. Le sujet commence par une enquête à bord d'un train de prestige, le cisalpin, qui reliait de 1961 à 1984 Paris à Milan et Venise. A bord, les voyageurs, attablés à bord du wagon restaurant, sont enchantés par le menu, composé « d'une copieuse charcuterie hongroise, d'un avocat un peu ferme, d'un gigot excellent, de pommes nouvelles, de haricots verts, de fromage et d'un dessert».
Ambiance de cantine
Seule critique, le prix. Un prix, qui, toujours selon le reportage, s'explique par les conditions particulières de la restauration embarquée et des services qui l'accompagnent : il faut une « brigade de neuf personnes, arrivée le matin à 8h et occupée jusqu'au soir à l'arrivée à Venise, de retour à Paris le lendemain à 23h » Cette brigade se compose de « trois serveurs, des deux commis qui confectionnent une centaine de repas par jour dans [un] étroit couloir, du plongeur, et du chef de brigade-maître d’hôtel ». Voilà donc, explique le journaliste, « pourquoi les wagons restaurants sont déficitaires, et réservés de plus en plus aux trains d'affaire et de prestige».
Plus commun que le restaurant, on trouve en 1975 à bord des trains « ordinaires, le plus souvent ceux des vacances », la formule du « libre-service ». Elle aussi un peu chère propose « dans une ambiance de cantine [...] un petit ravier de crudités, une entrecôte frites, quelques cerises et une demi côte du Rhône ».
Enfin, il reste toujours pour les plus pressés le traditionnel sandwich, à acheter soit à bord du train, soit sur le quai de gare. Mais à voir l'aspect bien mollasson de celui acheté par le journaliste sur le quai de la gare de Lyon, son origine et son goût laissent certainement à désirer...