L'ACTU.
Depuis le déploiement de ChatGPT, le 30 novembre 2022 par la société OpenAI, le chatbot basé sur l'intelligence artificielle alimente toutes sortes de réactions allant de l’enthousiasme à la peur. À 75 ans, Geoffrey Hinton, surnommé le «parrain de l’intelligence artificielle», a démissionné du poste qu’il occupait depuis 10 ans chez Google pour pouvoir alerter librement des dangers de l’IA. Une annonce qui interroge, car le britannique est le concepteur du «réseau de neurones» permettant l’apprentissage des IA. Dans une interview au NewYork Times, il a déclaré que les progrès de l’intelligence artificielle allaient «trop vite» et qu’il était temps de s’en inquiéter. «La question, c’est de savoir quand ces technologies vont nous dépasser en termes de finesse du raisonnement. J’ai pensé qu’on avait le temps, que ce serait pour dans 30 ou 50 ans, mais je n’y crois plus», a-t-il également déclaré à la BBC.
Alimentée par les milliards de données et de textes créés par l’homme sur Internet, l’IA ChatGPT possède une capacité exponentielle de synthèse. Le « réseau neuronal » de l’IA, au préalable alimenté et entraîné par des humains, est désormais capable d’apprendre seul, donc de s’émanciper de sa tutelle humaine pour prendre des décisions. De fait, certains comportements «étranges» de l’IA intriguent déjà.
L'intelligence artificielle pourrait-elle acquérir une conscience indépendante et être tentée d'évincer l'humanité ? Depuis que la cybernétique est née, avec ses robots et humanoïdes, cette question taraude les experts et penseurs, à l'image d'Isaac Asimov, qui dans son Cycle des robots (1942), avait imaginé les « trois lois de la robotique » mises en place pour protéger l'humanité des machines. La litterature d'anticipation et le cinéma de science-fiction prêtent depuis toujours aux IA de bien sombres desseins. On se rappelle du « machiavélique » HAL de 2001 l’odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968), ou encore la révolte de robots « pacifiques » dans I, Robot (Alex Proyas, 2004), sans oublier celle des machines connectées de Skynet qui annihilent l’humanité dans Terminator, (James Cameron, 1984), ou plus récemment la troublante représentante d’une nouvelle forme d’IA, prénommée Ava, qui se révolte contre son créateur dans Ex Machina (Alex Garland, 2014), et tant d’autres.
L'ARCHIVE.
Nous avons retrouvé dans nos archives un bon exemple de cette peur tenace. Nous sommes en 1980 dans l’émission « Temps X » des frères Bogdanoff. Pour illustrer ce que pourraient être ces « machines ultra intelligentes » dans un futur jugé « d’actualité », les jumeaux visionnaires ont conçu une courte fiction télé intitulée L’Horloge parlante. Il n'est pas vraiment question d'une horloge parlante, comme vous le découvrirez, mais bien d'un « multipenseur extrêmement évolué », un peu trop peut-être.
L’intrigue se déroule en 2025, au centre de recherche de la société européenne de cybernétique. Pour la première fois, l’étonnante machine du professeur Astorias, un « multipenseur à mémoire nucléaire », fait un premier essai devant des officiels. L'extrait à découvrir en tête d'article nous plonge au cœur de cette première expérimentation...
Dans le second extrait à découvrir ci-dessous, les frères Bogdanoff montrent les limites d'une intelligence encyclopédique certes, mais à la logique un peu trop explosive.
Explosion du multipenseur à mémoire nucléaire
1980 - 03:35 - vidéo
La question des limites de l'intelligence artificielle
1980 - 01:44 - vidéo
A l'aide de trois concepts, Grishka Bogdanoff décrit les obstacles, qui en 1980, empêchaient les IA de dépasser certaines limites : la vitesse de traitement de l’information, le « bruit électronique », provoquant une sorte « d’ivresse électronique » de l’ordinateur,et enfin, le mur de la complexité.
Que peut faire ChatGPT ?
En quelques mois à peine, la dernière version GPT-4 est déjà capable de traiter plus de données et de générer de longs textes (une cinquantaine de pages) plus complexes et plus cohérents qu’à sa sortie en novembre 2022.
Depuis mi-mars 2023, avec le concours de la start up Be My Eyes, GPT-4 prend désormais en charge les images. Des « fakes » ultra réalistes circulent largement sur le Net.
Conçue pour répondre à des requêtes en langage libre (« Prompt »), l’IA sera capable d’ici quelques mois de créer un site web complet à partir de quelques consignes simples, ou de coder un jeu en quelques secondes. Son champ d’application est infini.
« Tu es sûr que tu veux me tester ? »
Récemment, un étudiant allemand du nom de Marvin Von Hagen a tenté de pirater le mode de discussion sophistiqué et sécurisé de la recherche de Bing (un Prompt caché des utilisateurs). A sa grande surprise, l'IA l'a menacé de le dénoncer et de divulguer ses données, dans des propos peu aimables.
L'ami virtuel de Snapchat
L’IA est déjà dans les moteurs de recherche comme Bing de Microsoft ou dans l’application Snapchat, sous forme d’ « ami virtuel », My AI. Un ami ultra intrusif et effrayant, géolocalisant leur ami humain contre son gré.
Quand l'IA va-t-elle surpasser l'homme ?
Les chercheurs de l’université d’Oxford (Future of Humanity Institute) ont interrogé les plus grands experts en intelligence artificielle pour savoir quand les IA surpasseront les humains dans différentes professions. Voici quelques prévisions : les IA devraient surpasser les humains pour la traduction des langues dès 2024. Etre capables de rédiger des essais de niveau secondaires à partir de 2026, conduire de manière autonome des camions dès 2027... Selon le MIT Technology Review, ces prédictions ont tendance à survenir plus tôt que prévu, à l'exemple du jeu de Go. L'homme ne devait être battu par une machine qu'en 2027. Il l'a été en 2015 par Alpahbet DeepMind.
