Le 1er mai 2002, jour traditionnel des manifestations syndicales, d'énormes mobilisations anti-FN ont été organisées en France quelques jours après l'accession de Jean-Marie Le Pen au 2e tour de l'élection présidentielle. Environ 1,5 million de personnes étaient ainsi descendues dans les rues à travers l'ensemble du territoire français. Plus de 50 000 manifestants étaient par exemple dénombrés à Lyon et à Grenoble, 45 000 à Toulouse, 40 000 à Bordeaux, 35 000 à Rennes ou encore 30 000 à Marseille et Lille.
La manifestation parisienne, organisée entre la place de la République et celle de la Nation, a rassemblé quant à elle de 500 000 à 1 million de personnes : il s'agissait d'un des plus grands défilés que la capitale ait connu depuis la Libération.
En raison de cette ampleur, l'immense cortège devait même être scindé en trois itinéraires pour rejoindre la place de la Bastille. La gauche plurielle et plusieurs ministres figuraient dans le cortège, en compagnie des syndicats. Les élus de droite en étaient absents.
Dans les rues de la capitale, comme on le voit dans l'archive en tête de cet article, de nombreuses personnes défilaient pour la première fois. Des jeunes, des moins jeunes, des parents avec leurs enfants, tous disaient s'engager pour faire barrage au FN.
Cette mobilisation allait bien au-delà des prévisions, et l'ambiance fut «bon enfant». Les manifestants témoignaient être venus pour défendre des valeurs, et qu'il était important de participer, aussi important que d'aller voter. Dans l'archive ci-dessous, le journaliste qualifiait cette foule de «black blanc beur» réunie pour un sursaut républicain. «Le 1er mai 2002 restera la fête de la fraternité», concluait-il.
1er mai : paroles de manifestants contre le FN
2002 - 01:49 - vidéo