1er novembre 1992, Bruno Masure lançait le JT de 20h avec cette nouvelle : « À partir de dorénavant comme on dit, les fumeurs sont priés d’écraser leur mégot. » C’était il y a 30 ans et la loi Evin entrait en vigueur. Avec elle, fini la publicité pour les cigarettes et interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif. Au grand désarroi de certains, comme cette dame qui prévoyait des « enquiquinements. Ça va faire des disputes. Les gens vont se chipoter. C’est tout ce que ça va faire. »
Qu’importe les disputes, la clope partout et tout le temps, c’était bel et bien terminé. Plus de cigarette en attendant le train ou dans l’avion, devant l’ordinateur au bureau ou en réunion. Une mesure applaudie par certains : « Je pense que c’est une liberté retrouvée sur le lieu de travail, très franchement », disait un jeune homme, « Pour moi ce n’est pas gênant au contraire ça fera une motivation de plus pour arrêter », renchérissait une autre. Scandaleuse pour d’autres : « C'est une loi stupide. Il faut être député pour avoir des idées comme ça. »
Des espaces fumeurs
À l’époque, les fumeurs n'étaient pas encore totalement bannis de l’espace public. Au restaurant, dans le train ou au travail, des zones leur étaient entièrement dédiées, comme le présentait un JT : « Pour pouvoir allumer sa cigarette, il faudra dorénavant chercher le panneau permis de fumer ou espace fumeur. (...) Sur le lieu de travail, l'employeur devra, sous peine d’amende, prévoir de véritable fumoir. »
Ces zones fumeurs furent retirées 15 ans plus tard, en 2007, avec un décret qui modifia la loi Evin. Cette fois, les cigarettes disparaissent radicalement des lieux publics fermés et des transports.