L'actu
Dans un article paru le 2 octobre dans Le Monde, des caissières témoignent de leur quotidien depuis la crise sanitaire, et notamment de l'impact de l'inflation sur la vie de leurs clients. «Les caissières [sont] aux premières loges de la flambée des prix. Les employés de la grande distribution observent les scènes de vie quotidienne qui témoignent des angoisses et des stratégies des consommateurs face à l’inflation», écrit le journal.
Cette enquête livre un instantané inquiétant de l'impact de l’inflation sur la société française. Les caissières assistent au lent effondrement du pouvoir d’achat des Français, notamment de celui de la classe moyenne, qui jusqu’alors se pensait épargnée. L’article souligne leur empathie et leur malaise, face parfois à des clients agressifs.
Un paradoxe pour cette profession majoritairement féminine et sous-payée. De plus en plus menacées de disparition au profit de machines, les caissières se retrouvent confrontées à un désespoir dont elles sont elles-mêmes victimes.
L'archive
Manque de reconnaissance, travail à mi-temps, cadences irrégulières : les caissières sont depuis plusieurs décennies au cœur d'un système oppressant. C’est ce que décrit le montage proposé ci-dessus. Il est extrait d'un reportage du magazine « Envoyé spécial », diffusé sur France 2 le 6 mars 1997, et intitulé « Au royaume du SBAM ».
Le SBAM, vous connaissez ? C’est pour « sourire, bonjour, au revoir, merci ». Un mantra répété aux caissières de supermarché.
Dans ce document de 1997, on suivait la cadence des « hôtesses de caisse » et le manque de reconnaissance flagrant pour ce métier. Bloquées entre leur chaise et leur clavier, les caissières des grandes surfaces (150 000 en France à l'époque), voyaient passer plus de 200 clients par jour, scannant un article toutes les 3 secondes, soulevant une tonne et demie de marchandises par heure, et pointant en entrant et en sortant. Elles subissaient les colères ou la « drague » lourde du « client-roi » sans pouvoir répondre. En outre, elles étaient épiées par des caméras de vidéo surveillance. Payées au SMIC, elles étaient alors en train d'être remplacées par les lecteurs optiques portatifs, les futures caisses automatiques où le client fait tout.
Pour les créateurs de contenus
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Au programme, des témoignages de caissières des années 50 à aujourd'hui sur l'évolution du métier, avec ses joies et ses difficultés.