Caddie, c’est un fleuron de l’industrie française et un symbole de la société de consommation durant les Trente Glorieuses. Sa création remonte à 1928. Cette année-là, Raymond Joseph fonde avec quelques compagnons la société Les Ateliers réunis, à Bischheim, une commune de la banlieue nord de Strasbourg. Avec déjà, le choix d’une matière première, l’acier, qui permet, selon France Bleu, de fabriquer des « mangeoires, des paniers à salades, des égouttoirs... Tous les ustensiles alimentaires sont fabriqués en fils d'acier […] un matériau très à la mode à cette époque ».
Le succès est vite au rendez-vous et la société déménage à Schiltigheim, son site historique, dès 1934. C’est dans cette autre ville de la banlieue nord de Strasbourg que va commencer au milieu des années 1950 la production de l’objet qui va faire son succès mondial : le chariot de supermarché. Au début des années 1950, Raymond Joseph a, en effet, découvert aux États-Unis le supermarché et son accessoire indispensable, le chariot. De retour en France, il décide de parier sur cette invention et lance son premier Caddie en 1957.
Pour la petite histoire, le nom Caddie a été déposé en 1959 et inspiré de la pratique du golf.
Dans l’archive placée en tête d’article, Camille Meyer, secrétaire du conseil d’administration des Ateliers réunis, raconte que c’est en effet au cours d’un « séjour de golf à Vittel où il a vu revenir des gens équipés de chariots que [Raymond Joseph] a eu l’idée » du nom de son chariot, Caddie, un nom qu’il fera déposer pour le protéger de la concurrence et qui sera accolé au nom de la société. Ce nom, en finissant par désigner toute sorte de chariot de supermarché, devient une antonomase.
Plus qu’un succès, c’est un triomphe pour l’entreprise schilikoise. Caddie devient numéro un mondial du chariot de supermarché et exporte dans plus de 100 pays. À la mort de Raymond Joseph, en 1984, c’est sa fille Alice Joseph qui reprend la société. Respectueuse de l’héritage de son père, elle ne voit pas venir la concurrence de la société allemande Wanzl, qui devient à son tour leader mondial du chariot.
Caddie dépose le bilan
2012 - 01:51 - vidéo
Fortement impactée par la crise de 2008, la société Caddie dépose une première fois le bilan en mars 2012, avant d’être reprise moins de trois mois plus tard par le sous-traitant industriel français Altia, spécialisé dans l’automobile. Après 120 licenciements, Altia transfère la production à Drusenheim, dans le nord du Bas-Rhin.
Après un nouveau redressement judiciaire en 2014, 2015 est l’année de la « résurrection » pour Altia Caddie, pour reprendre le titre d’un reportage que lui consacrait France 2 en 2015. Une nouvelle vie engendrée dans la douleur, avec près de 300 nouveaux licenciements, et un investissement important en robotique pour moderniser l’outil productif.
Caddie : la résurrection
2015 - 02:57 - vidéo
En 2018, la société polonaise Damix entre au capital de Caddie à hauteur de 70%. En 2020, l’usine de Drusenheim ferme ses portes et toute la production est localisée sur le site de Dettwiller, toujours dans le Bas-Rhin. En 2021, l'entreprise était reprise par le groupe Cochez.
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