Le Haut-Karabakh : une région petite comme un département français. L'URSS a décidé en 1921 d'attribuer cette enclave chrétienne à l'Azerbaïdjan, pays musulman. Mais la population de ce territoire montagneux est majoritairement arménienne. À force de tensions, les nationalismes se réveillèrent et en février 1988, un million de personnes manifestaient à Erevan pour le rattachement du Karabakh à l’Arménie. Deux jours plus tard, des dizaines d’Arméniens étaient massacrés dans un pogrom à Soumgaït en Azerbaïdjan.
C’est le début d’un engrenage sanglant, une guerre ethnique qui mena 400.000 Arméniens et 800.000 Azéris à être déplacés, réfugiés pour éviter les massacres. Et l’exil prend une tournure encore plus dramatique. Le 7 décembre 1988, un tremblement de terre touchait la région arménienne où se trouvent les camps de réfugiés, faisant 25.000 morts.
16 mai 1994 : un cessez-le-feu était signé
Et la situation empira avec l’implosion de l’URSS. À partir de 1989, c'était l’escalade militaire et le blocus du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan. Avec la fin de l’URSS, venait le temps des indépendances. Celle de l’Arménie en septembre 1991. Mais la liesse ne pouvait faire oublier le conflit au Haut-Karabakh. Dans la montagne, les combats firent rage encore longtemps. Côté azéri et arménien, on ne compte plus les victimes parmi les militaires et les civils. Tout cela sous les yeux hagards de soldats de l’ancienne armée rouge, qui ne savent plus à quels ordres obéir.
Finalement, après six années de guerre et près de 30.000 morts un cessez-le-feu était signé le 16 mai 1994. Le Haut-Karabakh s'autoproclamait République, jamais reconnue par la communauté internationale et revendiquée par l’Azerbaïdjan. Sans accord pacifique, de nombreux accrochages meurtriers ont éclaté depuis, entre des ennemis qui ne désarment pas.
En 2020, une nouvelle guerre fit rage. Le cessez-le-feu du 10 novembre 2020 actait la reprise par l’Azerbaïdjan des trois quarts de la région. Après l'attaque éclair de septembre 2023, les séparatistes ont accepté de négocier la réintégration du territoire, presque exclusivement peuplé d’Arméniens, à l'Azerbaïdjan. Le 1er janvier prochain, la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh devrait s'auto-dissoudre et la situation est telle que les populations arméniennes du Haut-Karabakh fuient en masse la région.