Au début des années 80, avec la crise économique qui sévit depuis la fin des années 70, les inégalités sociales s’aggravent et de "nouveaux pauvres" apparaissent dans la population. Désormais, on les évoque dans les JT. De nombreuses familles ne bénéficient même pas du minimum vital. Ces nouveaux pauvres, ce sont bien souvent des femmes isolées qui élèvent seules leurs enfants.
Le 25 janvier 1983, alors que le gouvernement s'apprête à adopter une série de mesures pour lutter contre la pauvreté en France, le JT du soir de France 3 dresse le portrait d'Yvette Bellefond.
"Je n'achète jamais de légumes, je prends des boites. La viande rouge, on n'en mange jamais."
Concierge de profession, elle élève seule ses trois enfants et vit avec 1800 francs par mois (à peine 300 euros). Vivant à quatre dans moins de 30 mètres carrés, elle décrit son extrême précarité : l'aide du secours populaire, le contrôle de ses dépenses alimentaires. La jeune femme avoue ressentir de la colère à ne pas pouvoir vivre comme les autres, ne serait-ce partir en vacances, "J'aimerais partir avec mes enfant, tous les quatre. On n'est jamais partis ensemble. Jamais, jamais… et mon fils il va avoir 13 ans".
Dans l'étude du Secours populaire, 38% des plus précaires avouent sauter des repas. Parmi les demandeurs d'aide alimentaire à l'association, 45% n'avaient jusque-là jamais franchi la porte du Secours Populaire.
Pour aller plus loin
Voici la France : 1947, les Actualités Françaises traitent de l'extrême pauvreté en France, notamment celle des personnes âgées et des enfants.
Aggravation de la pauvreté. Reportage. En France, 3.700.000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et avec moins de 600 euros par mois (11 avril 2004)