C'est une nouvelle étape dans la lutte contre le Covid-19 : lundi 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé que les soignants seraient désormais obligés de se faire vacciner, sans quoi ils pourraient être sanctionnés. Les personnes concernées "auront jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciner" et, après cette date, seront mis en oeuvre "des contrôles et des sanctions", a prévenu le chef de l'Etat.
A l'heure actuelle, les vaccinations obligatoires pour les personnels de santé sont celles protégeant contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (vaccin à renouveler tous les 10 ans), l’hépatite B et la tuberculose.
Mais certains médecins militaient déjà pour une vaccination plus ample, notamment dans les hôpitaux. Ainsi, le 20 octobre 2003, le journal télévisé du 12/14, sur France 3, enquêtait dans les services de l'hôpital Cochin, où la médecine du travail se déplaçait tous les ans depuis 2000 directement dans les couloirs de l'institution pour vacciner contre la grippe saisonnière les personnels soignants qui le désiraient.
Mobilisation
Car tous n'étaient pas favorables à une vaccination, comme l'expliquait Marie-Josée Nadaud, Cadre supérieure infirmier : "Soit les gens ont l'impression que parce qu'ont va les vacciner, alors ils vont avoir la grippe, soit certains ont eu des symptômes malgré le fait d'avoir été vaccinés, et puis certaines personnes comme moi, allergiques, hésitent toujours à se faire un vaccin. Ce ne sont pas arguments, je crois vraiment qu'il faut mobiliser tout le monde pour être vaccinés".
Au sein de ce service de pneumologie de l'hôpital Cochin, la vaccination du personnel atteignait 46%, et son chef de service, le professeur Daniel Dusser, battait tous les ans le rappel, insistant sur l'importance de protéger aussi bien le personnel hospitalier que les patients : "Un médecin grippé, c'est très dangereux. Il m'arrive de dire que c'est un serial killer. Si on a une infection grippale, on peut infecter d'un coup 40, 50, 60 % de nos malades".
Dans les atmosphères confinées des chambres d'hôpital, les virus se propagent en effet très vite. En 2003, le service du professeur Daniel Dusser, attentif à la vaccination, était pourtant une exception. A cette époque, les personnels soignants en France étaient parmi les moins vaccinés de la population.