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2001 : après la chute des talibans, les filles retournent à l'école avec bonheur

2001 : après la chute des talibans, les filles retournent à l'école avec bonheur

La fermeture des collèges et lycées pour filles en Afghanistan a été ordonnée le 23 mars par les talibans, quelques heures seulement après leur réouverture. Déjà interdite sous le précédent régime taliban, entre 1996 et 2001, l'école pour les filles était rouverte après l'intervention militaire américaine et la libération de Kaboul, en novembre 2001.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 24.03.2022
Kaboul : reprise des cours pour les filles - 2001 - 02:30 - vidéo
 

La fermeture des collèges et lycées pour filles en Afghanistan a été ordonnée le 23 mars par les talibans, quelques heures seulement après leur réouverture. Alors que les talibans, de retour au pouvoir à Kaboul en août 2021, ont fortement restreint le droit des femmes à l’éducation et au travail, la question de l’éducation pour tous reste centrale aux yeux de la communauté internationale, et plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants, peut-on lire dans La Croix.

Déjà, sous le précédent régime des talibans, entre 1996 et 2001, les filles afghanes n’avaient pas le droit d’aller à l’école. Après l’intervention militaire américaine et la chute des talibans, en novembre 2001, le retour des filles à l’école est l’un des premiers signes du changement de régime politique en Afghanistan. Un reportage de France du 25 décembre 2001 illustre ce grand moment. Dans une « classe surchargée », une « cinquantaine » de jeunes adolescentes, tout sourire, suivent le cours de leur professeure. Elles sont à visage découvert, sans leur tchadri (mot persan synonyme de burqa) car dans l’enceinte de leur école, les hommes ne sont pas autorisés.

« Malgré les conditions matérielles plus que précaires, flotte un parfum de liberté », relate le reportage. Les élèves sont nombreuses à avoir continué pendant le régime taliban à suivre des cours, en cachette, comme en témoigne la jeune Marghalela, 14 ans : « Pendant cinq ans, j’ai suivi des cours d’anglais et de maths dans des cours privés, en secret, mais c’était très dangereux. Si on se faisait prendre, les talibans fermaient le cours et nous étions bastonnées. »

Rêves d'avenir

Ce semblant de suivi scolaire malgré l’adversité et la dangerosité de la répression talibane satisfait la professeure Hanifa Heaidalyan : « A mon arrivée, il y a trois jours, j’ai évalué leur niveau. La plupart des filles ont conservé un bon niveau général, on peut dire que 80% d’entre elles ont un niveau satisfaisant. »

Toutes ne sont alors pas encore retournées en classe. Le reportage relate qu’au « 3e jour de classe, 1300 élèves ont déjà regagné le lycée, [et qu’on] en attend autant dans les jours qui viennent, quand les craintes de tous les parents seront dissipées : on n’efface pas aussi facilement cinq années de terreur. »

En plus du traumatisme qu’ont laissé les talibans sur les élèves et leurs parents, il n’est pas toujours facile à des populations pauvres de réunir les « 6 francs par élève et par mois qui permettent au professeur de survivre. » Alors que l’ONU s’est engagée à « payer les salaires [des professeurs] pour les six prochains mois », les jeunes filles se prennent à rêver de devenir magistrat, journaliste ou encore docteure : «  Dans le futur, je veux devenir un bon docteur pour aider mon pays et mon peuple », conclut avec enthousiasme la jeune Marghalela.

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