Ce magazine d'information diffusé à 20h30 sur Antenne 2 se présente comme une longue interview d'environ une heure réalisée par trois journalistes qui se succèdent face à un invité issu du monde politique ou de la société civile. François-Henri de Virieu, son concepteur et animateur, arbitre l'ensemble des interventions. Elle sera diffusée jusqu'au 18 juin 1995.
Son générique reste gravé dans la mémoire des téléspectateurs, c'est un extrait d'une musique de Paul Mc Cartney Live and let die. Lors de la première émission en 1982, François-Henri de Virieu taquine son premier invité politique de la saison, Jacques Delors, en lui demandant justement s'il reconnait le morceau... Va-t-il trouver la réponse ?
Pas de langue de bois !
La volonté de ce magazine politique était de donner un nouveau ton au débat politique jusqu'alors très formaté. Ici, il est plus question de désacralisation de la politique et de la parole politique. Tous les sujets sont abordés sans tabous. Pour "jouter" verbalement, le journaliste invite volontiers "des bons clients", des fortes personnalités, des tribuns : tels Robert Badinter défenseur des "petits juges" et de la justice en 1985 "Ce sont des hommes qui payent de leur vie, la défense de la justice..."
En 1984, Georges Marchais, premier secrétaire du parti communiste accepte d'analyser avec Christian Chauvet de l'Express le déclin du PCF.
Jacques Chirac en 1986 qui répondant à une question d'Albert Du Roy sur le fichage des informations via sa carte bancaire s'insurge : "Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui veut porter atteinte aux droits de l'homme ? "
Jean-Marie Le Pen est venu de nombreuses fois sur le plateau et l'émission a été accusée parfois d'avoir participé, en lui donnant une tribune, à la montée du FN. En tout cas, à chacun de ses passages, le président du FN ne se privait pas de sortir des petites phrases incendiaires et choquantes comme ce 6 mai 1987 "Le sidaïque est une espèce de lépreux".
En 1992, Nicolas Sarkozy, secrétaire général adjoint du RPR soutient l'idée d'une création de "Zones de transits" pour recevoir les demandeurs d'asile politique.
En 1995, Michel Rocard, député socialiste européen, se disait favorable au "référendum d'initiative populaire".
Avant Twitter... SVP
Bien avant les réactions à chaud des internautes sur Twitter, en fin d'émission, les téléspectateurs avaient déjà la possibilité de poser des questions à l'invité par l'intermédiaire du standard de SVP. A l'image de cette question posée à Jean-Marie Le Pen à propos des Droits de l'Homme en 1988.
En 1983, Simone Veil répond à un téléspectateur qui lui demande de clarifier sa position personnelle sur des déclarations du Pape Jean-Paul II contre l'IVG et sa propre opinion sur l'avortement.