En 2021, plus de 107 000 touristes sont allés en Irak, en provenance de France, de Turquie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis ou de Norvège, contre 30.000 en 2020, selon des chiffres de l'Autorité du Tourisme irakien. Malgré les avis toujours négatifs de certains pays occidentaux qui découragent toujours le pays en raison de « risques d'enlèvement », les touristes s'intéressent de plus en plus à l'Irak.
Et nombreuses sont les beautés et richesses de ce pays, véritable berceau de la civilisation, qui dès le VIe millénaire avant notre ère voit se constituer une société qui dépasse le cadre rural pour former des cités-Etats, entre les fleuves Tigre et Euphrate. Se succéderont les civilisations de Sumer, Babylone, Assyrie, avant que la Mésopotamie ne subisse l'influence d'empires extérieurs à son territoire : Perses, Achéménides, Parthes, Sassanides. Conquête par les Arabe sous la dynastie des Omeyyades, l'Irak devient avec Bagdad le centre du monde arabe sous la dynastie des Abbassides, un statut privilégié qu'elle perd en 1258 lorsque Bagdad, l'une des plus belles et des plus grandes villes de l'époque, est ravagée par les Mongols, qui massacrent sa population. A partir du XVIe siècle, l'Irak devient objet de convoitise des empires ottoman, à l'ouest, et des différentes dynasties qui règnent sur l'espace iranien, Séfévides, Afcharides, Zand puis Kadjar.
Voyage à travers les beautés
En 1918, l'Irak tombe sous l'escarcelle britannique, avant de devenir formellement indépendant en 1930, bien que toujours sous influence politique et économique de Londres, et ce jusqu'en 1958, année de l'instauration d'une république irakienne. En 1968, le parti Baas organise un coup d'état et prend le pouvoir. Saddam Hussein, personnalité du parti, prend les pleins pouvoirs en 1979, et dirige le pays d'une main de fer jusqu'à l'intervention américaine de 2003. La chute du régime de Saddam Hussein s'accompagne alors vite de violences et de tensions entre les communautés sunnite et chiite, qui donnent lieu à la première guerre civile, entre 2006 et 2009. Avec le retrait des forces américaines, en 2011, le pays, fragilisé par des années de violences, doit faire face à la montée de l'Etat islamique (Daech), qui donne lieu à la deuxième guerre civile, entre 2013 et 2017.
L'archive placée en tête d'article est un reportage sur les beautés de l'Irak par le journaliste Jean-Pierre Enkiri, diffusé le 31 juillet 1972. On y aperçoit les canaux du sud du pays et les cultures de dattes, les maisons arabes de la grande ville chiite de Bassorah, dans le sud du pays. Le voyage se poursuit à Mossoul, la grande ville du nord, site de l'antique Ninive, avec son minaret penché et la sépulture du prophète biblique Jonas. Puis Jean-Pierre Enkiri emmène le téléspectateur à Bagdad, à la découverte d'une grande mosquée, et de la coutume préférée de ses habitants, le poisson grillé sur les bords du Tigre. Après avoir montré ses images, le journaliste évoque l'amour qu'il a pour les Irakiens, et la façon admirable et généreuse avec laquelle il a été accueilli.