Station Auber du RER A. 1972. Crédits : Roger Picard.
Au début des années 60, l’essor économique français des Trente Glorieuses va entraîner de profondes mutations de l’espace urbain parisien. Parmi elles, la naissance du réseau express régional d'Île-de-France (RER). Ce nouveau transport urbain vient compléter le réseau de métro déjà bien implanté. Il s’agit de relier Paris à sa banlieue tout en desservant les gares parisiennes et le nouveau centre d’affaire florissant de La Défense. À l’image de New York ou Londres, Paris veut s’ancrer dans la modernité.
De travaux dantesques
Les ingénieurs du génie civil vont redoubler d’inventivité pour réaliser ce projet pharaonique. Jamais travaux aussi importants n’avaient été réalisés dans la capitale depuis Haussmann. Il faut creuser des kilomètres de galeries et des stations plus profondes que le métro. Sous terre et à la surface, Paris change de visage. Après 10 ans de travaux et des ouvertures de tronçons en plusieurs étapes, la ligne est inaugurée le 8 décembre 1977. C’est la naissance du RER A qui relie la banlieue Est à la banlieue Ouest, de Saint-Germain-en-Laye à Noisy-le-Grand-Mont d’Est et Boissy-Saint-Léger.
Un nouveau mobilier urbain futuriste
Synonyme de modernité, ces nouveaux aménagements s’inspirent des modèles d’outre-Atlantique : grands espaces ouverts, couleurs vives, néons lumineux et omniprésence de la publicité. Dès 1973, tous les billets deviennent magnétiques. Exit les poinçonneurs (si bien chantés par Gainsbourg) et bienvenue aux portiques. Les sièges en plastique (toujours d’actualité), s’insèrent dans des espaces futuristes aux lignes arrondies dignes de la science-fiction. Un style que l’on retrouve toujours aujourd’hui dans les gares parisiennes du RER A.