Charles de Gaulle
Deuxième entretien radiodiffusé et télévisé. Interview du général DE GAULLE, candidat à la présidence de la République, par Michel DROIT, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Question : "On l'a accusé d'avoir cassé le marché agricole à BRUXELLES. CDG : "Il est logique de constituer un marché agricole à BRUXELLES. Le géographique a donné l'économique. La concurrence est nécessaire : il serait absurde de s'enfermer dans des barrières, des douanes. Il est convaincu de la nécessité de créer un marché commun. A essayé de tirer le meilleur parti possible du Traité de ROME. Sur le plan industriel on devrait ouvrir les barrières douanières. Le Traité des lois concernant le domaine industriel. Pour l'agriculture le Traité de ROME est beaucoup plus ? S'est acharné à faire entrer l'agriculture dans le Traité de ROME, c'est difficile. On produit considérablement surtout par rapport aux autres pays. Il faut donc exporter dans le Marché Commun. Début 1963, les partenaires ont consenti à faire entrer l'agriculture dans le Marché Commun. Mais le plus difficile est de le faire non pas de le dire. Il ne faut pas adorner l'agriculture à des considérations politiques qui ne soient pas capables." Question : "Il semble ne pas croire à l'Europe, est-il européen ou non ?" CDG : "Il est Français donc Européen. Depuis des années il parle de l'EUROPE et du groupement de l'EUROPE occidentale. Ce groupement est indispensable, il faut que s'organise une solidarité entre pays. On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "L'Europe ! L'Europe ! L'Europe !" mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien. Les pays doivent s'habituer à vivre ensemble et à agir ensemble. Que peuvent-ils faire en commun politiquement ? Il y a à considérer la défense et l'action. Pour la défense, il faut l'organiser en commun. Pour l'action, c'est plus difficile en raison des positions différentes. Les Allemands sont coupés en 3 et ils ont des ambitions qui ne sont pas nécessairement les nôtres. Les Anglais ont leurs problèmes qui ne sont pas les nôtres, on ne peut ajuster les politiques. Il a fait en 1961 la 1ère proposition pour faire une coopération politique : réunir des chefs d'Etat et Ministre des affaires étrangères. La FRANCE a solennellement fait avec l'ALLEMAGNE un traité de réconciliation et de coopération. Il faudrait reprendre l'organisation d'une coopération politique. Des pays de l'EUROPE qui ne sera pas supranationale. Elle pourra devenir une confédération. Question : "On dit qu'il est anti-américain." CDG : "On l'a toujours taxé d'être anti-quelque chose. La France et les USA sont les meilleurs alliés de nature et il ne pense pas que les Américains soient anti-français, il ne méconnaît pas les immenses services qu'ils ont rendu à eux, au monde et à la FRANCE durant les 2 Guerres mondiales. Il n'est pas anti-américain mais désapprouve parfois leur politique (comme en Asie du Sud-Est). On désapprouve les dépenses. Notamment, celles pour le Tiers-Monde. La force de frappe française est quand même considérable. Il en faut une où nous n'aurions qu'une armée conventionnelle qui coûterait presque plus cher que l'arme atomique. La FRANCE donne 2 milliards de NF pour les pays sous-développés. Ce qui nous donne, avec ces pays, des liens très étroits sur le plan culturel, politique et économique ainsi que pour notre "standing". L'argent donné est un très bon placement." Question : "Sacrifier nos alliances traditionnelles au profit de celles de l'Etat." CDG : "Il faut prendre le monde comme il est. La France est pour la paix. Elle est donc en rapport avec tout le monde. Elle doit prendre des contacts pacifiques avec la RUSSIE. C'est un commencement de coopération internationale. La France n'exclut pas qui que ce soit. Nous sommes le peuple fait pour établir, aider la coopération internationale."
Producteur / co-producteur |
Office national de radiodiffusion télévision française |
Générique | Participants : Charles de Gaulle, Michel Droit |
Descripteur(s) | aide humanitaire, campagne électorale, candidat, CEE, deuxième tour, élection présidentielle, Etats Unis, France, Gaulle, Charles de, Grande Bretagne, Interview, petite phrase, politique agricole, politique économique, politique extérieure, POLITIQUE INTÉRIEURE, relations diplomatiques, tiers monde, traité |