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2008 : Grenoble lance une grande campagne contre les mégots sur la voie publique

2008 : Grenoble lance une grande campagne contre les mégots sur la voie publique

Selon un sondage de la fondation Vinci Autoroute, un Français sur quatre jette ses déchets et ses mégots par la fenêtre sur l'autoroute. Un phénomène qui n'est pas nouveau et contre lequel tentait de se battre la ville de Grenoble en 2008. Car, à l'époque, comme aujourd'hui, fumer dans la voiture restait, selon les fumeurs, l'un des derniers espaces de liberté et les mégots se retrouvaient sur la voie publique.

Par Florence Dartois - Publié le 28.07.2023
 

L'ACTU.

Plus d'un Français sur quatre (27%) admet jeter ses déchets par la fenêtre de sa voiture selon une étude de la fondation Vinci Autoroute dont France Bleu Paris publie les résultats en exclusivité le 28 juillet. Un chiffre stable par rapport à l'an dernier, sauf du côté des jeunes, puisque 42% des moins de 35 ans jettent leur mégot. C'est six points de plus qu'en 2022.

LES ARCHIVES.

Cette problématique est ancienne, aussi ancienne que l'invention de la voiture, dans laquelle cendrier et allume-cigarette trônent en bonne place. C'est d'ailleurs ce que montre la vidéo ci-dessous, filmée en 1998, à l'occasion de l'anniversaire de la 203 Peugeot, « elle est tout équipée : la montre au volant, la boite à tabac qui roule les cigarettes, le poste de radio d'origine, et le cendrier en cristal, un extincteur d'origine avec le St Christophe plombé... », précisait d'ailleurs un propriétaire heureux.

En 2008, à Grenoble, depuis l'interdiction de fumer dans les endroits publics, les trottoirs des villes étaient envahis de mégots. La ville avait lancé une grande campagne publicitaire. Unique en son genre, elle invitait les fumeurs à ne plus jeter à terre leurs mégots, campagne qui visait surtout les automobilistes, leur demandant d'utiliser le cendrier de leur véhicule. Ce reportage de TF1 montrait à quel point le geste de jeter par la fenêtre était devenu une sorte de réflexe, filmant une conductrice prise sur le fait.

De grands panneaux verts s'affichaient donc sur le bord des routes. Les non-fumeurs ne se sentaient pas concernés. Quant aux accros à la clope, comme cette dame, qui reconnaissait fumer en voiture plus qu'avant l'interdiction, « dès que je monte, j'allume une cigarette, et voilà, je profite... », mais pas question pour elle d'assumer de jeter parfois sa cigarette consumée sur la route.

Une éco-taxe sur les mégots

En février 2013, Jean-Vincent Placé, le sénateur écologiste de Paris en avait assez des mégots qui polluaient les trottoirs, il proposait un projet de loi qui imposerait une écotaxe d'un centime par paquet aux fabricants. Elle devait rapporter près de 26 millions d'euros aux caisses de l’État. Une proposition restée sans suite.

Il fallut attendre 2020 pour que cette idée soit mise en application grâce à une prescription de la directive européenne sur les plastiques à usage unique. La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire de février 2020 a créé une filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les mégots. L'objectif est de diminuer la présence de plastiques et de mégots dans l’environnement. Une grande partie des mégots se retrouve dans l'océan après que les fumeurs ont jeté leurs mégots sur la voie publique.

Interdiction du tabac en voiture : la solution ?

En 2014, les associations relançaient un débat épineux : Faut-il interdire le tabac en voiture et en particulier lorsque des enfants se trouvent à l’intérieur ? À quelques jours de la journée mondiale sans tabac, 95% des Français interrogés dans leur véhicule se déclaraient favorables à cette idée, quelques-uns dénonçant néanmoins une atteinte à leur liberté. Voilà qui aurait pû résoudre la question. En attendant, les voitures possèdent toujours un cendrier et un allume-cigarette.

Le tabac dans les voitures
2014 - 02:01 - vidéo

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