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Le chant des ouvriers

Le chant des ouvriers

Nuits magnétiques - 24.10.1995 - 01:18:03 - audio

La cité interdite, les usines de Boulogne-Billancourt ; 1 : Le chant des ouvriersSon et montage d'entretiens avec des anciens ouvriers de l'usine Renault de Boulogne Billancourt : Léon Labigne, Jean Héry, Marcel Guilbert, René Lajarrige ; M. Bézier, ingénieur, Robert Dumont, responsable "Loisirs et culture" du C. E., Noëlle GEROME, Daniel LABBE , Daniel MOTHE, Messieurs Ho et Ama lvy de FO. Récit des conditions de travail dans les usines Renault, les relations avec la maîtrise et le patron, la rigidité et la violence des règles, l'influence de la CGT, les colonies de vacances, les cours du soir.. Noëlle GEROME parle de la violence de la vie dans l'usine, raconte la fête de la Saint Eloi organisée par la CGT en 1984.Robert DUMONT parle du rôle de la bibliothèque dans l'entreprise, des choix de livres et revues. Nicolas FRIZE raconte son travail sonore sur l'usine Renault, les conditions de travail avec les ouvriers, leurs réactions à son travail , et pour lui la découverte d'un autre univers et le besoin de reconnaissance des ouvriers. En ill. extraits d'un film, extraits de publicité sur les voitures Renault, image sonore : bruits de machines. Extrait inédit du concert de Nicolas FRIZE "En chaines".================= - CD A; - Plage 1 : bruit de circulation routière en fond sonore. Un intervenant présente le bureau d'embauche de l'usine Renault de Boulogne-Billancourt. Une journaliste parle d'une exposition de Robert Doisneau au musée Carnavalet. Le véritable début de la carrière du photographe a été à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt. Lecture par la journaliste d'un texte de Robert Doisneau.; - A 02'20'' : série intitulée " La cité interdite : les usines Renault, Boulogne-Billancourt ". Bruit de circulation routière en fond sonore. Un ancien ouvrier raconte qu'un de ses collègues est mort en tombant à travers une verrière.; - A 03'53'' : un ancien ouvrier Renault raconte son embauche quai du Point du Jour. ; - A 05'00'' : ambiance d'atelier.; - A 05'20'' : un ancien ouvrier Renault raconte qu'il pensait passer quelques mois, puis partir de l'usine. Il a été frappé, les ouvriers qui étaient sur les chaînes se fichaient du mythe Renault, étaient là pour gagner leur croûton de pain.; - A 05'58'' : extrait de film.; - A 06'25'' : un ancien ouvrier Renault raconte qu'il est rentré pour quinze jours, qu'il est resté 35 ans.; - A 06'35'' : extrait de film.; - A 07'00'' : extrait en fond sonore. Un ancien ouvrier Renault parle de l'ambiance dans les ateliers. ; - A 07'52'' : extrait de film.; - A 09'00'' : extrait en fond sonore. Un intervenant raconte l'arrivée d'un inspecteur du travail avec un sonomètre. Il a mesuré le bruit des machines. Il parle de la robotisation.; - A 12'00'' : le journaliste raconte qu'en rentrant chez Renault l'ouvrier pour gagner sa vie la monnayait au prix fort en y brûlant ses nerfs, ses muscles, par un travail abrutissant, violent et quasi-hypnotique. ; - A 12'30'' : bruit de machines.; - A 12'50'' : ambiance d'atelier. Un ancien ouvrier Renault dit que lorsqu'il est rentré il a monté les clignotants de 4L. Il s'attarde sur la cadence du travail au sein de l'usine. ; - A 16'01'' : ambiance de bar. Un ancien ouvrier Renault raconte qu'il passait des tôles de 20kg sous la presse à une forte cadence, durant neuf heures. Parfois les pannes étaient provoquées. Le journaliste cite des ouvriers qui lui ont dit que l'ennemi était le travail. L'ouvrier affirme que ce n'est pas son avis. ; - A 19'10'' : ambiance d'atelier, avec bruits de verre; - A 19'30'' : extrait d'une publicité pour la Renault Twingo.; - A 19'53'' : musique.; - A 20'45'' : fond musical. Une intervenante raconte que la violence est quotidienne entre les individus et la hiérarchie dans une usine. ; - A 21'50'' : bruit de chaîne d'assemblage.; - A 22'10'' : extrait de film en fond sonore. Un intervenant parle de la rudesse de la part de la maîtrise. Monsieur Renault était rude, exigeant vis-à-vis de lui et de tout le monde. Avant la guerre, les cadres étaient brusques. ; - A 24'00'' : extrait de film.; - A 24'45'' : extrait en fond sonore. Un intervenant raconte qu'il a vu un carnet noir, agenda tenu par un chef de service. Il contenait les noms de tous les ouvriers avec des informations sur eux.; - A 25'50'' : bruit de chaîne de montage.; - A 26'04'' : un ancien ouvrier Renault raconte que s'il cassait un outil il avait une amende. S'il en cassait deux, il avait un rappel à l'ordre et une mise à pied. Un ancien cadre rappelle que la situation était dure. Les gens étaient payés à l'heure, la paie s'arrêtait à l'instant où le travail s'arrêtait. S'il y avait une panne, ils n'étaient pas payés. Bruit de machine en fond sonore. ; - A 28'30'' : un ouvrier raconte que ceux qui ne tenaient pas le rythme étaient moins payés. S'ils avaient un rythme supérieur, ils gagnaient plus. ; - A 29'32'' : extrait de film.; - A 30'40'' : extrait en fond sonore. L'intervenante affirme que le salarié savait qu'il était en situation de dominé. Bruit de machines en fond sonore. Elle évoque le bruit, les postures, le mépris, l'urgence. ; - CD B; - Plage 1 : bruits de machines.; - A 00'24'' : bruit de machines en fond sonore. Le journaliste parle du comité d'entreprise fort et rayonnant de chez Renault, qui multipliait les ouvertures culturelles. Ambiance de bar. Un ancien de chez Renault raconte que la bibliothèque de Billancourt a été la première de France. ; - A 02'56'' : ambiance de bar. Toutes les revues syndicales étaient présentes à la bibliothèque. Au tout début les journaux et revues communistes ou de la CGT avaient la prépondérance. Les revues des autres syndicats sont apparues par la suite. ; - A 05'15'' : bruit de machines.; - A 05'28'' : un ancien ouvrier Renault raconte que la bibliothèque était censurée. Les auteurs fascistes n'y avaient pas leur place.; - A 06'30'' : bruit de machines.; - A 06'53'' : ambiance de bar. Un intervenant raconte que de tout temps la CGT a eu des programmes culturels. En tant que responsable des activités culturelles il n'a pas toujours senti le soutien des responsables syndicaux. ; - A 08'45'' : musique.; - A 09'38'' : fond musical. Un ancien ouvrier raconte qu'il y avait de nombreuses cantines et restaurants dans l'usine. ; - A 11'15'' : bruit d'automobile.; - A 11'43'' : un ancien ouvrier Renault raconte que la CGT s'occupait des colonies de vacances. Avec la CGT tout était basé sur la Russie.; - A 12'28'' : bruit de machines.; - A 13'00'' : un intervenant raconte qu'un délégué avait mis son enfant en colonie de vacances. Au retour il a vu les enfants descendre du train, avec un chapeau en papier avec le sigle CGT dessus. ; - A 13'45'' : bruit de machines en fond sonore, avec sifflement strident. Le journaliste rappelle que l'organisation du travail ne faisait jamais l'objet de négociations, tout s'achetant à coups d'avantages et de primes, d'argent et de congés. Le compositeur Nicolas Frize a fait un travail d'enquête sonore et de création musicale avec les ouvriers de Billancourt. Cela leur fit découvrir ce qu'ils faisaient huit heures par jour.; - A 14'55'' : fond musical. Nicolas FRIZE a proposé de faire la mémoire de l'entreprise, en enregistrant toutes les machines, postes de travail, à côtés. Il a voulu faire un travail artistique avec les ouvriers à partir d'un camion installé dans l'entreprise, avec à bord un studio d'enregistrement. Les ouvriers participaient vocalement à la création. Il a proposé que le 1% culture serve à la culture dans le travail, que le temps de la production serve à fabriquer une oeuvre d'art. L'expérience était forte. ; - A 18'19'' : musique.; - A 19'30'' : fond musical. Nicolas FRIZE a était autorisé à entrer dans l'usine la nuit pour isoler des bruits particuliers et faire marcher des machines seules. Le travail a duré six mois au bout desquels un traitement électro-acoustique a été entamé. Les ouvriers ont découvert les sons des autres. Le projet a servi de grande communication sonore où chacun échangeait ses sons. La difficulté du compositeur a été la demande des ouvriers de lui laisser les sons bruts, afin qu'ils soient reconnaissables. ; - A 23'33'' : musique.; - A 23'45'' : fond musical. L'intervenante différencie le travail et le métier.; - A 24'00'' : extrait d'une publicité pour la Renault Safrane.; - A 24'30'' : musique.; - A 25'34'' : l'intervenante parle de la fête corporative de Saint Eloi aux forges de Billancourt en 1984, organisée par un délégué du personnel CGT. Elle rassemblait tous les forgerons de l'usine quels qu'ils soient. C'était la célébration de la virilité du forgeron. Les syndicalistes et non syndicalistes, ouvriers et directeurs étaient mélangés à table, de façon à ce que les conversations soient axées sur le métier. ; - A 28'50'' : extrait de film.; - A 29'59'' : ambiance de restaurant.; - A 30'22'' : ambiance de restaurant. Un ancien ingénieur de l'usine raconte qu'il y donnait des cours du soir à l'école d'apprentissage. Cela donnait en principe droit à des jours de congés, qu'il ne pouvait jamais prendre. ; - A 32'01'' : extrait de film.; - A 32'18'' : un intervenant raconte qu'une des occasions manquées a été l'utilisation de l'éducation permanente. L'utilisation du 1% est arrivée en 1970-71. Personne ne pouvait prévoir le chômage qui allait arriver. ; - A 33'50'' : bruit de sirène. Un intervenant raconte qu'autour des cafés de l'usine, on rencontre énormément de gens qui ont passé leur vie à l'usine. Le taylorisme a détruit les gens.; - A 35'20'' : bruits de machines en fond sonore. Un intervenant raconte qu'il a commencé à travailler à l'âge de 14 ans. Les idées révolutionnaires de gauche l'ont très vite passionné. En 1972 quand il est parti les procédures qu'il avait trouvées avec ses collègues leur permettaient de ne travailler qu'à mi-temps. Ils ne les avaient pas dévoilées.; - A 37'40'' : bruits de machines.; - A 38'00'' : Nicolas FRIZE raconte qu'il n'avait jamais pris la mesure de l'aspect physique du monde du travail avant d'aller à Billancourt. Le monde ouvrier est totalement méconnu. ; - A 40'50'' : musique.; - A 41'20'' : fond musical. Les participants ; - A 42'51'' : musique.

Producteur / co-producteur Radio France
Générique Réalisateur : Brigitte Rihouay Producteur : Colette Fellous Participants : Nicolas Frize, Daniel Labbe, Daniel Mothé, Robert Dumont
Descripteur(s) Boulogne Billancourt, condition de travail, ouvrier, Renault, syndicat, travail, usine

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