Une décision exceptionnelle dans l'histoire de la Ve République, mais anticipée par le général de Gaulle dans son discours télévisé du 25 avril, au cours duquel il prévenait les Français : "Si je suis désavoué par une majorité d'entre vous, solennellement, sur ce sujet capital, et quelque puisse être le nombre, l'ardeur, de l'armée de ceux qui me soutiennent et qui de toute façon détiennent l'avenir de la Patrie, ma tâche actuelle de chef de l'Etat deviendra évidemment impossible, et je cesserai aussitôt d'exercer mes fonctions".
Ce jour-là à midi, c'est Joël Le Theule, secrétaire d'Etat à l'information, à son bureau devant les micros branchés ou tendus par les journalistes qui s'adresse aux Français. Il annonce le départ du Président De Gaulle et lit intégralement sa lettre adressée à Monsieur Couve de Murville (Premier ministre). "Ce matin Monsieur Poher (président du Sénat) a rendu l'acte public qui lui est parvenu dans la nuit. Le Conseil constitutionnel en discute actuellement. La deuxième partie a consisté en une discussion : le gouvernement assurera sa fonction. Monsieur Malraux ne démissionne pas".