Le 28 août 1963, Martin Luther King prononce une phrase qui va le faire entrer dans la légende : « I have a dream ». Figure de proue du mouvement Noir aux États-Unis, le pasteur reçoit le prix Nobel de la Paix le 14 octobre 1964. Son rêve se réalise après des années de lutte contre la ségrégation raciale. Portait d'un homme engagé.
Défenseur pacifiste des droits civiques des Noirs dans un pays où la ségrégation fait rage, sa vie n'aura été que lutte pour l'émancipation des Afro-Américains. Pasteur baptiste noir né à Atlanta l'année du krach boursier de 1929, Martin Luther King grandit dans une famille plus aisée que la majorité de ses concitoyens de même teint. Après son mariage avec Coretta Scott, il prend ses fonctions de révérend dans une église protestante de Montgomery, dans l'Alabama, en 1954.
Très vite, il va mettre son engagement et toute sa foi dans la lutte pour l'égalité des droits. Son action commence en décembre 1955, lorsque Rosa Parks refuse de céder sa place à un Blanc dans un autobus de la ville et se fait interpeller par la police. Contestant l'arbitraire de cette arrestation, la communauté noire de Montgomery appelle au boycott de la compagnie de bus et le pasteur prend la tête du mouvement. Finalement, la ségrégation dans les autobus est déclarée inconstitutionnelle un an après.
Éloge de la non-violence
« La haine ne supprime pas la haine, seul l'amour y parviendra ». Fort de cette conviction, Martin Luther King décide de poursuivre son combat pour les droits civiques des Noirs par la voie de la persuasion et de l'étendre au pays. Aux injures, arrestations, menaces de mort dont il fait l'objet, il répond par des rassemblements, des marches et autres « sit-in » dans un pacifisme presque mystique.
Résolument non violent malgré la virulence de ses discours, il préside la Conférence des leaders chrétiens du sud. Il multiplie les rencontres éminentes (Nehru, Eisenhower, JFK). Et les actions aussi.
Le 28 août 1963, le « Gandhi noir » conduit la marche sur Washington. Devant un parterre de 250 000 personnes, il prononce son célèbre discours « I have a dream ».
Son rêve ? Obtenir, dans l'esprit de chaque Américain, qu'un citoyen noir égale un citoyen blanc. Il y parvient le 2 juillet 1964, date de la promulgation du Civil Rights Act par le président Lyndon B. Johnson, en la présence du leader Noir américain. Son action sera également saluée par un Prix Nobel de la Paix fin 64, il est alors âgé de 36 ans.
La fin des illusions
Mais son influence décline et l'apôtre noir de l'anti-militarisme doit composer avec la montée en puissance des idées plus radicales et violentes de Malcolm X, dont l'écho se fait plus important chez les Noirs de banlieues. De tous les combats, il s'engage contre la guerre au Vietnam, puis contre la misère qu'il considère comme le nouveau moyen indirect de ségrégation envers les afro-américains. Et, c'est alors qu'il vient soutenir une grève des éboueurs à Memphis, qu'il est assassiné le 4 avril 1968.
L'assassinat du leader noir intégrationniste, Martin Luther King
1968 - 05:22 - vidéo
La communauté noire est en deuil. Le monde entier déplore la perte de ce symbole de lutte pacifiste et les États-Unis s'embrasent au rythme des émeutes. Quelque 100 000 personnes rendent hommage à Martin Luther King lors de ses funérailles à Atlanta. Des années plus tard, son assassin, qui purge alors sa peine de prison à perpétuité, reconnaîtra qu'il faisait partie d'une conspiration.