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Haro sur la vivisection

Haro sur la vivisection

Chaque 24 avril, la Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires demande l'abolition de tout test et de toute expérience sur les animaux. L'interdiction de la vivisection est un vieux débat, retour sur quelques déclarations percutantes de personnalités sur cette question de société


Par la rédaction de l'INA - Publié le 23.04.2018 - Mis à jour le 23.04.2018
 

Souris, rats, cochons, chats ou singes… Ils sont des millions à être utilisés pour des tests et des expérimentations scientifiques. Depuis les années 70, de nombreuses personnalités du monde artistique ou politique se sont déjà exprimées autour de cette  épineuse question.

En 1981, Brigitte Bardot, avec sa fougue habituelle, pose le débat en ces termes, parfois provocants : "L'animal qui est dans le laboratoire et qui nous permet de vivre et de survivre devrait être traité avec respect et avec une dignité humaine or, j'ai pris dans le dictionnaire la définition du mot humain : sensible à la pitié, bienfaisant et secourable… j'imagine que les gens qui sont dans les laboratoires ne répondent pas tout à fait à cette définition..."

Le 24 avril : une journée dédiée

La Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires est une campagne internationale abolitionniste de tout test et de toute expérience sur tous les animaux pour des raisons éthiques et scientifiques. La JMAL s’appuie sur la reconnaissance par les Nations Unies du 24 avril comme Journée dédiée aux animaux utilisés dans les laboratoires à travers le monde. De nombreuses actions locales de sensibilisation à la vivisection sont menées tous les ans à travers le monde dont la France autour du 24 avril.

Quand les "people" dénoncent la vivisection...

Dans les années 50, de nombreux reportages montrent l'expérimentation animale comme une pratique courante et normale où ne se pose pas encore la question de la souffrance animale.

Avant de faire évoluer les consciences, il a d'abord fallu définir l'animal comme "un être sensible" et pas comme "un objet". Plus tard, il a fallu trouver des solutions de rechanges pour effectuer les expérimentations qui ne nécessitaient pas de faire souffrir l'animal, notamment en matière de cosmétique.

Parmi les hommes politiques, c'est Valéry Giscard d'Estaing, en 1978, alors qu'il est Président de la République, qui affirme pour la première fois le droit au respect de l'animal. Il évoque la protection de l'animal et la mise au point de son nouveau statut d'être sensible et non plus d'objet. Il dénonce les pratiques inadmissibles de certaines techniques d'abattage qu'il tient à faire disparaître. De même, pour le traitement des animaux dans les laboratoires, il souhaite qu'on ne fasse plus souffrir les animaux.

La société commence à prendre le sujet au sérieux et quelques mois plus tard, en janvier 1979, 10 000 personnes dont le professeur Jacques Monod et l'actrice Corinne Le Poulain manifestent à Paris pour l'interdiction de la vivisection et de l'expérimentation animale. Un réveil des consciences est entamé.

Bien avant lui, Michel Simon se posait déjà en fervent opposant à la vivisection allant même jusqu'à imaginer une solution radicale…

En 1968, l'acteur Michel Simon, qui a vécu de longues années avec des singes est profondément anti-vivisection. Il imagine un monde où les singes se vengeraient des hommes :"Alors que les savants restent dans leur laboratoire et ne franchissent jamais le seuil d'une cage d'un grand singe… Je voudrais pouvoir inculquer aux singes l'art de la vivisection, faire une réserve d'êtres humains, composés uniquement de savants et de dire aux singes. Amusez-vous ! Je vous les donne. Vous avez le droit de sectionner, de faire des expériences là-dessus. Mais les singes sont trop bons, ils sont trop tendres, trop sensibles. Il n'y a pas un singe qui pourrait charcuter un être humain".

Moins radicale, la grande prêtresse de la défense de la condition animale, Brigitte Bardot trouve les mots justes pour parler de ce sujet complexe. Dans les années 70, la star abandonne définitivement les plateaux de cinéma pour se consacrer aux animaux. En 1973, dans l'émission Aujourd'hui madame, elle rejette l'abomination des expériences animales. "Il est certain que si la médecine fait des progrès, ce n'est pas grâce à nous, c'est grâce aux animaux" […] C'est indispensable, malheureusement, mais pas la vivisection. Il faut que ces animaux soient endormis. C'est une horreur, ce sont des images intolérables."

inavideo

En 1976, le comédien Maurice Ténac qui a adopté un chien aveugle, sauvé d'un laboratoire, nous livre un témoignage émouvant sur la relation d'amour qu'il entretient avec son animal de compagnie.

En 1982, Marguerite Yourcenar défend une thèse tout à fait intéressante en expliquant que si les hommes tuaient moins d'animaux, ils se tueraient peut-être moins entre eux.

En 1998, Jean-Paul Belmondo déclare à Bernard Pivot que le mot qu'il déteste le plus est "vivisection".

Pour aller plus loin

Les différentes techniques d'expérimentation sur des lapins en 1959 (Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité) (vidéo, 1959)

Expérimentation sur une souris (vidéo, 1959)(Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité)  

Expérimentation sur un bovin en 1970 (vidéo) (Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité)  

L'évolution du droit des animaux (playlist) (article) https://www.ina.fr/playlist-audio-video/3158691/l-evolution-du-droit-des-animaux-playlist.html

Débat entre Brigitte Bardot et Pierre Tambourin, maître de recherche l'INSERM et président de la commission de réflexion sur les animaux de laboratoire sur le respect de la vie des animaux dans les expériences, considérés comme des objets. (vidéo, 1981) 

Marguerite Yourcenar déclare son admiration à la fougue et l'énergie de Brigitte Bardot dans la défense de la condition animale :  "Je trouve merveilleux que la violence et le courage prennent un aussi beau visage que le sien". (Vidéo, 1982) 

En 1982, Le ministre de la recherche scientifique, Hubert Curien, veut moraliser les expérimentations animales. (vidéo)

En 1991, A Agen, un procès historique contre des trafiquants de chiens à destination des laboratoires aboutit à une verdict très sévère de prison ferme. Le vol de chiens devient un délit.

En 2016, le moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire, Mathieu Ricard écrit un long plaidoyer pour les animaux. Son ouvrage sera vendu à plusieurs milliers d'exemplaires. (vidéo)

Débat entre philosophes sur le statut des animaux (Emission audio, Grain de philo, 1997)

L214 : protéger la vie animale 


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